Dans cet entretien accordé à Aujourd'hui le Maroc, le président du Groupement des pétroliers du Maroc (GPM), Adil Ziady, revient sur la question des prix à la pompe et leur évolution tout en expliquant leur mode de calcul et la prise en considération des fluctuations des cours mondiaux. Certains médias ont relayé ces derniers jours des informations sur les hausses des prix à la pompe. Qu'en est-il au juste ? Y a-t-il eu des hausses ? De combien ? Et comment les expliquez-vous ? Le système de fixation des prix au Maroc est directement lié aux cours mondiaux des produits pétroliers et au cours du Dollar. Entre février 2016 et ce mois-ci les cours du brut ont doublé passant de 27$ le baril à 54$ au plus haut du mois d'octobre. Ces variations sont répercutées progressivement au niveau des prix à la pompe qui n'ont pas été impactés de manière importante. Après la libéralisation, les prix à la pompe au Maroc reflètent-ils réellement les fluctuations des cours mondiaux ? Il faut savoir que les prix au Maroc sont fortement composés de taxes et de TVA dont les montants sont fixes car destinés au budget de l'Etat. Les sociétés de distribution sont les plus gros collecteurs de taxes au niveau de leurs activités. Ces valeurs fixes font qu'une partie importante du prix ne varie pas quelle que soit la tendance à l'international Comment expliquez-vous alors les récentes déclarations du Wali de Bank Al Maghrib accusant les pétroliers de ne pas répercuter les baisses des cours sur leurs prix ? Les déclarations du Wali de Bank Al-Maghrib ont étonné les professionnels car, à titre d'exemple, entre juin et septembre 2016 toutes les baisses de prix ont été systématiquement répercutées sur les prix à la pompe. Nous n'avons peut-être pas communiqué sur toutes ces baisses et c'est surement de la que vient le malentendu. Comment expliquez-vous et que répondez-vous à cette impression qu'a l'opinion publique de la cherté des prix à la pompe au Maroc ? Les prix au Maroc sont les moins chers comparés aux pays similaires et non producteurs de pétrole du pourtour méditerranéen. Nos prix sont autour de 9 DH le litre quand en Italie, en France, en Espagne et au Portugal ils dépassent les 16 DH. Et puis il ne faut pas oublier que la subvention, dont la suppression a permis à l'Etat d'économiser près de 35 milliards de DH sur le budget, représentait une moyenne de 3 DH par litre en moins pour le consommateur.