Aucun changement n'est à signaler concernant les prix à la pompe des produits pétroliers (gasoil, essence). S'il devait y avoir modification, c'est sur une période longue marquée par une baisse du prix du baril. Aucune baisse des prix à court terme ! En attendant, fait savoir Moulay Abdallah Alaoui, président de la Fédération de l'Energie, tous les produits pétroliers continueront à être compensés, notamment le butane qui, à lui seul, est subventionné à hauteur de 60% par rapport à son prix réel. Le fait de ne pas afficher la vérité sur les prix publics des produits pétroliers fait qu'il n'y a pas d'indexation sur les prix lorsque par exemple les cours ont flambé depuis le début de l'année 2008. Pourquoi l'appliquer aujourd'hui, s'interroge le même responsable, alors que la baisse des cours ne s'est pas enregistrée sur une longue période. «Tous les produits pétroliers sont subventionnés. Lorsque les cours du baril ont flambé, les pouvoirs publics, pour conserver le pouvoir d'achat, n'ont pas voulu répercuter cette hausse sur les prix affichés au public. Aujourd'hui, si les prix baissent, il y a les taxes, les frais d'exploitation, de raffinage… l'Etat a acheté le pétrole depuis le 1er janvier 2008 à une moyenne de 100 dollars le baril. Le changement des prix à la pompe se fait sur une longue période. Qui nous dit que les cours ne retrouveront pas leur courbe ascendante. Il n'y a pas d'indexation, il n'y a pas de vérité sur les prix, donc il ne peut y avoir de volatilité ou de fluctuation des prix ». Pour Moulay Abdallah Alaoui, aucune discussion n'est engagée pour l'heure avec les autorités publiques concernant une éventuelle révision à la baisse des prix à la pompe. La cotation n'a pas d'effet immédiat Que ce soit au niveau du ministère de l'Energie ou du Groupement des Pétroliers du Maroc (GPM), rien à signaler. Pour le secrétaire général du GPM, Youssef Aherdane, la question des prix à la pompe est discutée au niveau du comité interministériel, composé de plusieurs départements, dont celui de l'Energie et des Mines. Pour lui, s'attendre à une révision en baisse n'est pas d'actualité. Cette improbabilité se justifie par l'effet non immédiat des contrats de livraison par rapport à la cotation du baril du pétrole. Autrement dit, Youssef Aherdane explique qu'«il faut savoir que la cotation d'aujourd'hui n'a pas d'effet immédiat sur le contrat de livraison qui s'exécute 2 à 3 mois plus tard ». Ce qui veut dire que pour l'instant, l'Etat continue de payer les frais de subvention des produits pétroliers achetés pendant la période où les cours ont dépassé de loin la barre des 100 dollars. Il est donc prématuré aujourd'hui de parler de révision à la baisse alors que le stock acheté au prix fort n'est pas encore épuisé. Même si la question de la révision des prix est éloignée, il faut savoir que les commandes formulées au prix de la cotation actuelle soulagent quelque peu le budget général, et surtout le budget de la caisse de compensation. Pour cette dernière, ce sera une aubaine pour régler ses arriérés de paiement vis-à-vis des pétroliers. «Ça devrait l'être logiquement», lance Youssef Aherdane. Interpellé sur cette question, il affirme que les arriérés de la Caisse ont atteint aujourd'hui des niveaux supportables, et que ses paiements sont devenus réguliers. Au moins, la baisse des cours du pétrole aura un impact positif. Direct sur la Caisse et indirect sur le consommateur.