A l'issue d'une réunion de son bureau politique samedi dernier, le parti du Congrès national ittihadi (CNI) a déclaré dans un communiqué geler son adhésion à la Fédération de la gauche démocratique (FGD). Le communiqué parle également des élections de 2016 dont le «déroulement et les pratiques qui l'ont caractérisé se sont avérés loin des pratiques démocratiques». Le communiqué du CNI signale par ailleurs que «la situation nationale et les problématiques historiques que connaît le Maroc imposent une évolution de la FGD» que ce soit sur le plan politique ou organisationnel. Et cela sur la base d'un sens critique et d'une réflexion collective afin d'ouvrir «les horizons dans la perspective d'unifier les vraies forces démocratiques ainsi que tous les acteurs qui croient à la nécessité du changement démocratique», lit-on dans le communiqué. Mais cela dit, le CNI considère que la FGD est devenue objectivement l'espoir de la gauche marocaine. Cependant, c'est une nécessité historique et nationale que de reconstruire le mouvement de gauche et le rediriger vers la création d'un pôle politique de gauche doté d'une légitimité historique... A première vue, et compte tenu de la sympathie dont commence à jouir la FGD, il est aussi légitime de se demander pourquoi le CNI se retire de l'alliance dans un moment aussi propice pour poursuivre le même objectif avec les autres composantes de la Fédération, qui est, rappelons-le, une alliance politique de trois partis politiques marocains de gauche : le Parti socialiste unifié (PSU), le Parti de l'avant-garde démocratique et socialiste (PADS) et le Congrès national ittihadi (CNI). L'annonce de la création de la FGD a été faite à Rabat le 30 janvier 2014. Moins de trois ans après, on se retrouve dans l'impossibilité de continuer le chemin ensemble malgré la bonne impression tirée des élections du 7 octobre. Cela signifie-t-il que la FGD communie dans une même vision de la famille mais qu'elle n'est pas politiquement structurée ? Surtout que ça vient de celui qui est censé assurer le lien entre les différents partis de gauche, en charge de l'alliance progressiste...