Avec l'arrivée de l'Aïd Al Adha, les petits métiers saisonniers réapparaissent. Ainsi, les vendeurs de foin et de charbon, les vendeurs d'accessoires, mais aussi les personnes disposant de locaux à louer afin d'abriter les moutons refont surface. Des métiers qui vivent quelques jours avant de disparaître, mais qui créent un revenu pour une bonne frange de citoyens. Afin d'en apprendre plus sur la location de ces «hôtels de moutons», ALM est allé à la rencontre des principaux concernés. Le premier constat est que ce genre de pratique est plus répandu dans les quartiers populaires, comme c'est le cas pour les quartiers Hay Hassani, Sbata, Hay Mohammadi, Sidi Bernoussi, etc. Dans ces quartiers, plusieurs éleveurs ont décidé de prendre racine le temps de quelques jours pour vendre leur troupeau et ensuite retourner à la vie quotidienne. Pour ce qui est des prix de location ils diffèrent selon la surface, l'emplacement et la qualité du local. Certains propriétaires louent leurs locaux à la journée, d'autres à la semaine et il y a ceux qui louent selon le nombre de têtes. Le prix à la journée varie selon la personne disposant du local et l'accord qu'il a conclu avec le vendeur de bétail. Ainsi, en ce qui concerne les prix de location à la semaine, ils sont à peu près les mêmes, autour de 1.500 dirhams, selon la supeficie du local ou du nombre de moutons, tandis que le prix à la tête tourne autour de 10 dirhams le mouton. Une activité qui peut vite rapporter gros, mais que tout le monde n'a pas la chance de pratiquer. Dans certains quartiers comme Benjdia, ce genre de pratique est complètement interdit. Il faut reconnaître que cette activité au beau milieu d'un quartier résidentiel n'est pas vraiment la bienvenue compte tenu des odeurs nauséabondes qui se dégagent et les désagréments causés par les acheteurs. Autre activité qui marque cette période, c'est le commerce des accessoires, notamment tout ce qui est en rapport avec l'Aïd comme les barbecues, les brochettes, les couteaux... Et toute sorte d'épices devient prisée à cette occasion. En ce qui concerne les autres métiers occasionnels, ils sont plus ancrés dans les habitudes des Marocains surtout pour la majeure partie de jeunes, souvent du même quartier. Ils sont lycéens ou étudiants et cherchent à se faire un peu d'argent à l'occasion. Ils s'érigent ainsi en vendeurs de charbon et s'installent au coin de la rue durant à peu près une dizaine de jours avant l'Aïd. On peut voir aussi des caisses d'oignons que les jeunes se procurent du marché du gros pour les revendre au détail... Bref la vie devient ainsi rythmée par des activités qui ne vivent que quelques jours.