Désormais, la presse peut désigner le dénommé Abdelali Hadi par "l'assassin de Taroudant". La cour d'appel d'Agadir l'ayant jugé coupable et condamné à la peine capitale, sa culpabilité a acquis la force de la chose jugée et ne peut donc soulever le moindre doute. Désormais, la presse peut désigner le dénommé Abdelali Hadi par "l'assassin de Taroudant". La cour d'appel d'Agadir l'ayant jugé coupable et condamné à la peine capitale, sa culpabilité a acquis la force de la chose jugée et ne peut donc soulever le moindre doute. Arrêté, en septembre dernier, pour le viol et l'assassinat de neuf enfants, Hadi s'est retrouvé en l'espace de quelques heures après l'annonce de son arrestation, au centre du fait divers le plus macabre qu'ait connu le Maroc depuis plusieurs decennies. En effet, les actes dont il a été inculpé n'auraient pu être perpétrés que par un monstre qui ne mérite aucune pitié. De ce fait, l'on comprend parfaitement la réaction de tous ceux qui ont jugé que sa condamnation à mort ne pourrait pas paiser la douleur et les malheurs que ses actes ignobles ont provoqués. Dans la rue, tout le monde était de cet avis. Les commentaires étaient unanimes au moment de demander l'exécution sur la place publique de Abdelali Hadi. Dès les premiers moments qui ont suivi son arrestation, il était déjà jugé et condamné et l'affaire était d'ores et déjà classée. Aussi, cette affaire soulève plusieurs questions sur lesquelles il serait important d'engager une profonde réflexion et ce à plusieurs niveaux. D'abord, il est remarquable comment est- ce que toutes les composantes de la société civile étaient contre Hadi et demandaient sa tête. Durant son procès, outre les familles des victimes, l'Observatoire national des droits de l'enfant (ONDE) et l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH) se sont constitués en tant que parties civiles et ont demandé en plus de la condamnation, des indemnisations. Et si l'on comprend parfaitement la position de l'ONDE étant donné que les victimes étaient des mineurs, il est difficile de comprendre le fait que l'AMDH se soit constituée en tant que partie civile. Étant donné que, parmi les premières préoccupations de cette association, figure la défense des droits des personnes à des jugements équitables et à la préservation du principe de "la présomption d'innocence", le fait qu'elle se soit prononcée dès le début pour la condamnation d'une personne dont l'affaire était encore en phase d'instruction est surprenante à plus d'un titre. Par ailleurs, tant durant l'instruction que pendant les différentes phases du procès, personne n'a soulevé la question du "pourquoi". Car, outre la condamnation des faits ignobles reprochés à Abdelali Hadi, tenter de comprendre pourquoi et comment un individu comme lui a pu commettre ses méfaits est très important. Car, considérer que sa condamnation ferme le dossier à tout jamais signifie que le travail est resté inachevé. Et pour qu'il soit accompli, il fait que l'on puisse répondre à deux questions importantes à savoir : comment des enfants ont-ils été violés et tués impunément pendant plusieurs années ? et comment un individu comme Hadi a-t-il pu commettre ses crimes sans attirer la moindre attention ?