Ilyas Omari affirme avoir invité Abdelilah Benkirane à la MedCOP en tant que chef de gouvernement et ce dernier dément La partie s'annonce très chaude entre le PJD et le PAM. A quelques semaines des élections législatives, les responsables des deux camps enchaînent les déclarations et les contre-déclarations. Lors d'un passage télé, Ilyas Omari, secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM), est revenu sur l'absence de son rival politique, Abdelilah Benkirane, à la MedCop qui s'est déroulée à Tanger il y a quelques jours. M. Omari affirme dans ce sens qu'il a invité Benkirane en tant que chef de gouvernement. Une invitation datée du 21 juin avec la signature de M. Omari atteste ce propos. Faux, rétorque le secrétaire général du Parti de la justice et du développement. Le parti du numéro un de l'Exécutif affirme que M. Benkirane a été convié à la MedCOP (événement organisé en prélude de la COP22 prévue en novembre prochain) en sa qualité de chef d'une formation politique. Il s'avère, en effet, dans le fac-similé de l'invitation envoyée par les organisateurs de la MedCOP avec la signature de Assia Bouzekri en sa qualité de présidente du comité de pilotage de l'événement ainsi que la signature de Ilyas Omari en tant que président de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, que ladite lettre s'adresse à M. Benkirane en tant que secrétaire général du PJD. Il faut dire que l'absence du chef de gouvernement avait attiré l'attention des médias. La majorité des observateurs y a vu un message politique à un moment où la tension entre Benkirane et Omari est à son comble. «J'ai le droit de refuser» Interrogé sur son absence lors de l'ouverture de la MedCOP, le chef de gouvernement a laissé entendre qu'il a le droit de refuser une invitation précisant qu'il ne s'agit pas d'un boycott gouvernemental puisque l'événement a connu la participation de plusieurs membres de l'Exécutif. Si le chef de gouvernement a préféré assumer clairement son absence, c'est parce que tout le monde sait que ce choix a été dicté d'abord par des considérations purement politiques. C'est d'autant plus vrai que l'agenda du numéro un de l'Exécutif lui permettait de se déplacer à Tanger. Au moment de l'organisation de la MedCOP, M. Benkirane avait été photographié à Meknès assistant aux obsèques du fils d'un haut responsable du parti de l'Istiqlal en compagnie de son allié à la majorité gouvernementale, Mohamed Nabil Benabdellah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS) et ministre de l'urbanisme et de la politique de la ville. Il s'agit là d'un nouvel épisode dans la confrontation opposant le PJD au PAM. Les deux partis ciblent la victoire aux prochaines législatives prévues le 7 octobre prochain. D'ici là, les responsables des deux formations se livrent à une bataille sans merci partout dans le Parlement comme dans les collectivités locales en vue de marquer des points. Les prochains jours et semaines risquent ainsi de connaître d'autres confrontations sur d'autres scènes, ce qui veut dire que la bataille entre les deux rivaux politiques ne fait que commencer…Affaire à suivre. MedCOP, l'objet de la discorde La MedCOP a été organisée à Tanger lundi 18 juillet. L'événement a été présidé par Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid. Organisée sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI autour du thème «Agissons en faveur du climat», cette cérémonie a été marquée par un message royal adressé aux participants, dont lecture a été donnée par le président de la Région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Ilyas Omari. La MedCOP de Tanger a réuni plus de 2.000 participants de 22 pays du pourtour méditerranéen, dont des acteurs économiques et de la société civile, et des experts dans le domaine de l'environnement. Cette grand-messe se veut une occasion pour enclencher des dynamiques vertueuses en vue de préserver la région et souligner l'engagement de la Méditerranée en faveur de bonnes pratiques visant à limiter les effets des changements climatiques. Organisée à l'initiative du Conseil de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, la MedCOP Climat s'inscrit dans le cadre des préparatifs du Royaume pour abriter la 22ème Conférence mondiale sur le climat (COP22), qui se tiendra en novembre prochain à Marrakech.