Le secrétaire général du PJD lance un appel à candidatures en s'attaquant aux clichés de l'islamiste barbu ou de la femme voilée Abdelilah Benkirane pense déjà aux Législatives. Au cours de la réunion des élus du Parti de la justice et du développement (PJD) organisée à Casablanca, l'invité vedette était bien évidemment le secrétaire général du parti et chef de gouvernement. Dans un discours de pratiquement deux heures, le numéro un du parti de la lampe a évoqué plusieurs sujets politiques. Reconnaissant un manque de profils pointus et de managers au sein du parti de la lampe, Benkirane a lancé une sorte d'appel à candidatures à destination des jeunes notamment afin de rejoindre son parti. A quelques mois des Législatives, le PJD donne l'impression de lancer une véritable campagne de recrutement destinée à percer dans certains milieux de la société. Pour ce faire, le numéro un du parti a tenté durant son speech de balayer certains stéréotypes concernant les Pjdistes. «Notre parti n'est pas réservé aux femmes voilées. Nous n'exigeons pas non plus des recrues de notre parti de faire absolument la prière. Cela reste essentiel sans nul doute mais nous n'obligeons personne à le faire», a-t-il lancé devant son auditoire. Pour un parti qui a longtemps recruté uniquement parmi des mouvements de prédication, principalement le Mouvement unité et réforme (MUR), considéré aujourd'hui comme une pépinière pour le PJD, le discours tenu désormais par Benkirane représente une certaine rupture et un nouveau positionnement pour une formation politique affichant clairement une volonté de prolonger son expérience au sein de l'appareil exécutif au-delà des élections législatives du 7 octobre prochain. C'est l'un des principaux messages du chef de gouvernement lancé à partir d'une ville comme Casablanca qui incarne les valeurs de la modernité et du dynamisme au Maroc. Le chef de gouvernement a profité de l'occasion pour envoyer d'autres signaux. Comme à son accoutumée, les autres formations politiques rivales étaient également présentes dans son discours. Le secrétaire général du PJD a, cependant, opté pour une démarche pour le moins nouvelle. Il a ainsi évité de critiquer le PAM et sa nouvelle direction, symbolisée par Ilyas Omari. S'agit-il d'un changement de position en perspective des législatives sur la base d'une lecture de la scène politique? Benkirane semble en tout cas calmer le jeu. «N'attendez pas de moi aujourd'hui des critiques comme d'habitude. Nous allons observer et attendre. On ne sait jamais», a-t-il affirmé. Alors qu'il s'est félicité des positions et déclarations du secrétaire général de l'Istiqlal, Hamid Chabat, Benkirane ne semble pas faire totalement confiance au numéro un du parti de la balance. «J'espère qu'il tiendra parole», a indiqué le chef de gouvernement. Ce dernier n'a pas manqué d'adresser un message également aux membres de son parti. Il veut ainsi rameuter ses troupes à l'approche des élections en évitant les tensions internes. Il a, dans ce sens, rappelé aux Pjdistes qu'une bonne partie des villes et communes perdues lors des dernières élections communales l'ont été justement en raison de rivalités locales entre les membres du parti. Les 5.000 élus locaux du PJD bientôt réunis Au cours de sa participation à la réunion des élus du PJD (Parti de la justice et du développement) de la région de Casablanca-Settat, le secrétaire général, Abdelilah Benkirane, a annoncé un autre événement prévu dans les semaines à venir. Le parti de la lampe compte réunir tous ses élus locaux dans le cadre d'une grande rencontre nationale. Le numéro un du PJD n'a pas fixé une date précise mais il semble que la rencontre doit avoir lieu au cours des prochaines semaines. «Nous allons réunir les 5.000 élus du parti ou du moins la majorité parmi eux pour une rencontre de cadrage», a-t-il annoncé. Pour rappel, le parti de la lampe figure parmi les formations politiques ayant réalisé de bons scores au cours des dernières élections communales et régionales. Une bonne partie des grandes et moyennes villes marocaines est aujourd'hui dirigée par des maires issus du parti de la lampe. Il s'agit notamment de Casablanca, Rabat, Kénitra, Fès, Meknès, Agadir, Marrakech, Tanger et Tétouan. A noter enfin que le parti dispose d'une association spéciale réservée aux conseillers communaux, présidée par Moha Rajdali.