Abdeljalil Lahmanat, conseiller marocain de l'Emir du Qatar, Cheikh Hamad Al Thani, estime que les relations entre les deux pays, dans tous les domaines, ont toutes les raisons pour qu'elles soient exemplaires. Les relations entre le Maroc et le Qatar sont en dessous des potentialités dont disposent les deux pays. C'est le constat que fait Abdeljalil Lahmanat, professeur universitaire marocain, actuellement conseiller éducatif de l'Emir du Qatar, Cheikh Hamad Al Thani. "Il y a enormement de secteurs que les deux pays peuvent développer". En effet, en plus des points communs entre le Qatar et le Maroc, en matière culturelle et civilisationnelle, les dirigeants des deux pays développent une vision identique dans le domaine du développement économique et social national ainsi que dans les affaires internationales. En d'autres termes, "le cadres général pour le développement des relations maroco-qataries est parfaitement disponible", poursuit Lahmanat lors d'un entretien accordé à ALM. L'un des premiers obstacles qui se dressent devant une telle entreprise est sans doute celui du manque de communication. A titre d'exemple, la semaine culturelle marocaine au Qatar qui s'est tenue en 1995, a eu des impacts très positifs en matière de rapprochement entre les deux pays. Justement, en matière culturelle, le Dr. Ahmed Abdelmalek, l'un des premiers journalistes et écrivains du Qatar, regrette que les intellectuels des deux pays n'aient pas réussi à tisser des liens solides et permanents. D'ou l'idée développée par le professeur Lahmanat de mettre en place des mécanismes dont le but unique sera de promouvoir la coopération dans tous les secteurs. Il donne l'exemple de l'éducation. Au même titre que le Maroc, le Qatar a entamé une importante opération de modernisation de son système éducatif. Grâce aux moyens financiers considérables dont dispose le pays, de prestigieuses universités américaines ont ouvert des annexes à Doha. Ainsi, au lieu de se rendre aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, les étudiants des pays du Golfe choisissent de s'installer à Doha où l'enseignement de la médecine ou de l'ingénierie est absolument de même qualité que chez les Américains ou les Anglais. Pour Lahmanat, la coopération dans le domaine de l'éducation ne doit pas se faire uniquement via des canaux officiels, mais surtout par le biais des intervenants scientifiques des deux pays. Aussi, l'accent doit être mis sur les aspects économiques. Force est de constater que les produits agricoles marocains sont quasiment inexistants au Qatar. Le problème de la distance n'est pas la seule explication, puisque les produits de la Tunisie et de l'Algérie sont fortement présents à Doha. Quant aux ressources humaines, "le Qatar a un grand besoin en cadres marocains", assure le professeur Lahmanat. A ce titre, ce dernier affirme que l'Emir du pays, "Cheikh Hamad Al Thani a exprimé à maintes reprises, lors de réunions privées, son appréciation du régime marocain et surtout à l'égard de SM le Roi Mohammed VI". Lahmanat espère que le ministère marocain des Affaires étrangères et son ambassade à Doha doit aller au-delà des relations purement diplomatiques en mettant en place une véritable vision dynamique des relations entre les deux pays. Le Qatar est hautement intéressé par les expériences marocaines, notamment dans le domaine social. C'est ainsi que lors de la Conférence Internationale sur la Famille, organisée à Doha, les 29 et 30 novembre, la présence de Zhor Al Hor, présidente du tribunal de première instance de Casablanca, a été fortement remarquée par les intellectuels et les medias. Enfin, Lahmanat soulève la question de la présence marocaine au Qatar dans le domaine sportif. En effet, ce pays du Golfe prépare un important rendez-vous pour 2006: les Jeux Olympiques asiatiques. En fait, il ne faut plus que les Marocains se contentent d'initiatives individuelles, mais plutôt développer une véritable coopération institutionnelle dans le domaine sportif. Le Qatar étant demandeur de compétences dans ce secteur (entraîneurs, encadrants, journalistes spécialisés…).