Le travail dangereux concerne au Maroc 193.000 enfants âgés de 7 à 17 ans, ou 59 % des enfants au travail et 2,9 % de l'ensemble des enfants de cette tranche d'âge. C'est ce que révèle une analyse du Haut-commissariat au plan (HCP) rendue publique à l'occasion de la journée mondiale contre le travail des enfants, célébrée le 12 juin de chaque année. D'après cette analyse des nouvelles données de l'Enquête Nationale sur l'Emploi en 2015, l'impact de ce type de travail cache de grandes disparités selon les tranches d'âges, s'élevant à 1 % parmi les enfants de 7 à 14 ans et à 7 % parmi ceux âgés de 15 à 17 ans. Les enfants qui exercent un travail dangereux en milieu urbain sont au nombre de 39.000 (soit 86 % des enfants au travail dans les villes et 1,1 % de l'ensemble des enfants citadins), contre 154.000 en milieu rural (représentant respectivement 54,8 et 5,1 %), relève le HCP. Par genre, le nombre des enfants de sexe masculin s'élève à 151.00 (soit 70,8 % des garçons au travail et 4,4 % de l'ensemble des garçons âgés de 7 à 17 ans), contre 42.000 filles (correspondant respectivement à 36,9 et 1,3 %). Aussi 19,3 % des enfants exerçant un travail dangereux sont en cours de scolarisation, 71,7 % ont quitté l'école et 9 % ne l'ont jamais fréquentée, ajoute la même source. Par secteur économique, le travail dangereux reste concentré, en zones rurales, dans les secteurs de l' »agriculture, forêt et pêche », avec 76,4 %, alors qu'en villes, cette catégorie de travail touche les « services » (52,7 %) et l' »industrie y compris l'artisanat » (30,5 %). Parmi les secteurs où la proportion des enfants exposés aux dangers est la plus élevée figurent les Bâtiments et travaux publics (93 %), l' »industrie y compris l'artisanat » (84 %), les « services » (81 %) et l' »agriculture, forêt et pêche » (50 %). Selon le statut dans l'emploi, 66 % des enfants exerçant un travail dangereux en milieu rural travaillent en tant qu'aides familiales et 20 % sont « salariés », tandis qu'en milieu urbain, environ la moitié des enfants sont « salariés » (50,3 %), plus du quart (27,7 %) « apprentis » et 15 % « aides familiales », indique le HCP.