Entre les exigences américano-britanniques et le refus irakien le fossé est énorme. La question du désarmement de ce pays pose problème et les Nations unies anticipent une semaine de tractations très délicates pour tenter de trouver un consensus sur la formulation d'une résolution à ce sujet. Entre les exigences américano-britanniques et le refus irakien le fossé est énorme. La question du désarmement de ce pays pose problème et les Nations unies anticipent une semaine de tractations très délicates pour tenter de trouver un consensus sur la formulation d'une résolution à ce sujet. Le projet de résolution américano-britannique est rejeté par les autres membres permanents du Conseil de sécurité à cause de son caractère belliciste et régalien. Il n'accorde que sept jours à Saddam Hussein pour accepter l'ensemble de la résolution et lui demande de présenter dans les trente jours tous les détails de ses programmes d'armes nucléaires, chimiques, biologiques et balistiques. Plus provocateur, le document prévoit que les inspecteurs en désarmement de l'ONU, accompagnés de militaires, aient accès même aux palais présidentiels. Américains et Britanniques se donnent tous les moyens, y compris militaires, pour arriver à leur fin, personne n'en doute plus, celui de renverser Saddam Hussein. Malgré le chassé-croisé diplomatique en cours, ce projet de résolution n'a aucune chance d'aboutir dans sa formulation actuelle. Moscou, Pékin et Paris maintiennent leur refus d'une intervention militaire aux conséquences inimaginables. Chacun des trois pays, membres permanents du Conseil de sécurité, brandit la menace de recourir à son droit de veto pour bloquer une résolution qui ne sert pas la cause de la paix et porte atteinte à la souveraineté d'un Etat indépendant.La démarche américano-britannique équivaut à une déclaration de guerre. Certains analystes vont jusqu'à affirmer que Washington et Londres font tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher le retour normal à Baghdad des inspecteurs en désarmement des Nations unies. La situation est telle que l'on s'achemine carrément à une situation de blocage au sein du Conseil de sécurité à moins d'arriver à trouver un compromis autour d'un projet de résolution alternative formulée sur la base d'une plate-forme minimale. On parie déjà sur plusieurs scénarios qui vont dans ce sens surtout depuis que les Américains acceptent d'en discuter. Ainsi, les Français seraient, semble-t-il, en passe de présenter une contre-résolution qui viendrait modérer l'approche américano-britannique. Affaire à suivre.