Le programme d'aide à la scolarisation cible les enfants issus de milieu modeste Quelque 829.000 enfants bénéficient au cours de cette année du programme «Tayssir». Le dispositif gouvernemental, mis en place pour aider les familles modestes, notamment dans le milieu rural, à scolariser leurs enfants, couvre depuis son lancement les communes où la pauvreté dépasse un certain seuil. Selon le ministre délégué auprès du ministre de l'éducation nationale et de la formation professionnelle, Khalid Barjaoui, le nombre des familles bénéficiaires atteint 524.000. Concrètement, le gouvernement encourage les familles éligibles à scolariser leurs enfants avec des transferts d'argent virés mensuellement par les autorités. Dans les détails, le budget alloué par l'Exécutif à ce programme pour l'exercice budgétaire en cours est estimé à environ 827 millions de dirhams. Chaque famille bénéficiaire reçoit 140 dirhams mensuels par enfant. Mais selon le gouvernement, le nombre des bénéficiaires des aides gouvernementales se chiffre en millions. En effet, le dispositif mis en place ne se limite pas aux aides financières. Dans ce sens, le ministère de tutelle affirme que le soutien des autorités aux bénéficiaires couvre également les internats, les cantines scolaires, l'opération «Un million de cartables» ainsi que le transport scolaire. Les chiffres officiels avancés par le ministre délégué font état d'un million et demi de petites filles et garçons bénéficiant des internats et des cantines scolaires. Quant à l'opération «Un million de cartables», le responsable explique que le nombre des bénéficiaires frôle annuellement les quatre millions d'élèves. Enfin, le transport scolaire profite, selon la même source, à quelque 122.000 enfants. Il faut préciser que le ministère s'appuie sur une démarche de ciblage géographique pour identifier les petits enfants éligibles au programme «Tayssir» lancé depuis 2008 au Maroc. Les critères utilisés par les responsables afin de déterminer les filles et garçons éligibles s'inspirent de l'INDH (Initiative nationale pour le développement humain). Les responsables expliquent que les communes ciblées sont celles où le taux de pauvreté est estimé à plus de 30% ainsi que celles où la pauvreté ne descend pas sous les 8% comme seuil minimum. Depuis son lancement, le nombre des bénéficiaires ainsi que les crédits alloués par le gouvernement au programme ne cessent d'augmenter sensiblement. Ainsi, depuis le démarrage de «Tayssir», le budget prévu pour le financement a été multiplié par 16 passant de 61,4 millions de dirhams en 2008-2009 à environ 827 millions de dirhams durant l'année scolaire en cours. De même, le nombre des enfants bénéficiaires a été multiplié par neuf. Le nombre des familles a crû, quant à lui, par onze fois. Alors que le programme a permis de limiter l'abandon scolaire dans le milieu rural pour des raisons liées au coût financier de la scolarisation, «Tayssir» doit donc se poursuivre durant de longues années à venir. C'est d'ailleurs l'un des programmes sur lesquels s'appuie le gouvernement afin de limiter l'impact de la réforme de la Caisse de compensation sur les couches défavorisées. Impact positif Certaines études réalisées ont confirmé l'impact du programme «Tayssir» sur la réinscription des enfants ayant déjà abandonné les bancs de l'école. Dans ce sens, le taux de réinscription des enfants ayant abandonné l'école à la fin de l'année scolaire 2007/2008 avait augmenté de 37%. D'une manière plus globale, les transferts monétaires avaient permis de réduire l'abandon scolaire à tous les niveaux même si l'impact était plus important au niveau supérieur. Il semble aussi que l'effet des transferts est plus important lorsqu'ils sont versés aux mères. Il a eu cependant des difficultés, notamment les réclamations des élus et populations des communes limitrophes non ciblées par le programme ainsi qu'un problème de synchronisation du budget alloué et des versements aux familles. Les responsables voulaient passer du ciblage géographique vers le ciblage ménage pour une meilleure extension.