Trois mis en cause qui semaient à tout vent des chèques en bois pour payer des appareils électroniques qu'ils revendaient moins cher, ont été mis hors d'état de nuire par la brigade urbaine de Hay Hassani-Aïn Chok. Un quatrième complice court toujours. Casablanca. Ahmed était dans sa boutique d'articles électroménagers, à Hay Hassani, quand deux hommes, quinquagénaires, très élégants, sont entrés. Sans lui adresser un mot, ils ont commencé à examiner la marchandise. Ils discutaient à chaque fois qu'ils se tenaient devant un appareil électronique. Le commerçant se contentait de les suivre du regard sas oser s'approcher d'eux, de crainte de les déranger. Il fallait attendre plus d'un quart d'heure pour qu'ils viennent devant lui sans lui adresser la parole. “Avez-vous choisi quelque chose?“, leur a-t-il demandé. L'un des deux hommes lui a répondu affirmativement. L'homme moustachu lui a indiqué un réfrigérateur et un récepteur numérique, alors que le second a choisi également un réfrigérateur, ainsi qu'un téléviseur. Ils ont choisi la meilleure marque sur le marché. Le commerçant était plein de joie puisque ses nouveaux clients lui ont promis qu'ils allaient revenir chez lui pour acheter d'autres articles. En faisant la somme des prix des appareils, il leur a livré la facture soulignant un montant global de plus de 25.000 dirhams. Les deux hommes ont sorti de leurs poches des carnets de chèques pour rédiger les montants. Ils lui ont signé trois chèques. Chacun doit en principe être encaissé à une date précise. Après quoi, ils ont fait appel à un transporteur qui leur a livré la marchandise à domicile. Quelques jours plus tard, le commerçant, Ahmed, s'est dirigé vers la banque pour encaisser le premier chèque. “Ce compte n'est pas provisionné“, lui dit un employé. Il est retourné chez lui pour regagner quelques jours plus tard une fois encore l'agence bancaire. Mais en vain. Il n'y avait pas toujours de provision. Ni pour le premier chèque, ni pour le deuxième, ni le troisième. La solution ? Alerter la police. Un mois plus tard, l'un des deux hommes s'est présenté une fois encore chez Ahmed. Il avait l'intention d'acheter un réfrigérateur. “Est-ce bien vous qui étiez venu chez moi en compagnie d'un autre homme et m'avez donné trois chèques ?“, lui demande Ahmed. L'homme a répondu négativement. Mais Ahmed est convaincu qu'il veut le tromper. Il se souvient de lui. Il en est sûr. C'est lui qui l'a arnaqué avec la complicité de son copain, il n'y a pas de doute. Sans hésiter, le commerçant s'est jeté sur l'homme tout en demandant à ses voisins d'appeler la police. Effectivement, les éléments de la brigade urbaine de la sûreté de Hay Hassani-Aïn Chok se sont dépêchés sur les lieux pour arrêter l'homme. Il s'appelle Hassan, cinquante ans, repris de justice pour introduction indûment dans une maison, vol qualifié, complicité de vol, escroquerie et falsification. Durant son séjour en prison, il avait rencontré deux repris de justice, Aziz, 39 ans, commerçant, qui purgeait une peine d'emprisonnement pour émission de chèques sans provision et un certain M.M. Après avoir été relâché, le trio s'est arrangé avec Mohamed, 49 ans, pharmacien de son état, pour monter une société de distribution de produits pharmaceutiques. Quelques mois plus tard, ils ont réalisé leur projet et ont commencé leur travail. Toutefois, leur société a déclaré faillite quatre mois plus tard. Sans ressources pour gagner leur vie, le quatuor a décidé de semer des chèques en bois à gauche et à droite en achetant notamment des appareils électriques et les revendre à bas prix pour partager ensuite le butin entre eux. Les enquêteurs de la brigade urbaine ont saisi plusieurs appareils qui n'ont pas encore été revendus chez les trois suspects. Le quatrième est toujours en état de fuite.