Fahs Béni Makada souffre d'un grand déficit des infrastructures, d'un taux de chômage des plus élevés et d'une pauvreté généralisée. Pour ses habitants, les élections constituent une opportunité pour rompre avec le passé et pour regarder vers l'avenir. La préfecture de Fahs Béni Makada est une des circonscriptions qui souffrent de plusieurs problèmes socio-économiques. Chômage, habitat insalubre, anarchique et manque d'infrastructures sont parmi les problèmes les plus urgents de cette préfecture qui compte une population de 180.259, dont 95.148 électeurs inscrits sur les listes. . Créée au lendemain des événements du 14 décembre 1990, cette jeune préfecture continue, dix ans après, à souffrir des mêmes problèmes et des mêmes carences : urbanisation anarchique à 90 %, absence totale des zones vertes et une pauvreté qui touche la majorité des habitants. Une préfecture sinistrée, dit Jamal Amiar, directeur d'un hebdomadaire régional. Un adjectif qu'il ne considère pas exagéré. Pour lui, le seul espoir pour cette circonscription est que les parlementaires sortants ne soient pas réélus. "C'est difficile, affirme-t-il, car, étant aussi des élus locaux, ils usent de tous les moyens des conseils municipaux et ruraux pour être réélus". S'agissant de la campagne électorale, Jamal assure qu'elle se déroule dans l'impartialité totale de l'administration et dans de très bonnes conditions. Le jour du scrutin, les électeurs de Fahs Béni Makada auront à choisir deux représentants à la deuxième chambre du Parlement entre 34 candidats répartis sur 17 listes, dont 32 hommes et deux femmes. L'unique femme tête de liste qui s'est présentée dans la préfecture est Fatma Ben El Hassane, candidate du Parti de la Justice et du Développement (PJD). Une candidate qui est à sa deuxième expérience électorale. En 1997, elle avait été classée deuxième dans la circonscription voisine de Tanger- Charf. Le directeur de sa campagne électorale, El Bachir Abdellaoui, affirme que le problème le plus important de la préfecture est le taux élevé d'analphabétisme. "Ce problème constitue un grand handicap pour les gens qui n'arrivent pas encore à assimiler le nouveau mode de scrutin". En ce qui concerne la campagne électorale, Abdellaoui affirme qu'elle se déroule dans de très bonnes conditions, mais il dénonce quelques problèmes en ce qui concerne le retrait des cartes d'électeurs. "Nous avons constaté que des dizaines, voire des centaines d'électeurs n'ont pas trouvé leurs cartes en se présentant aux bureaux concernés malgré le fait qu'ils soient dûment inscrits sur les listes…ce problème, nous l'avons soulevé dans une lettre que nous avons adressée au Wali, mais nous n'avons reçu aucune explication", affirme-t-il. Cette affirmation est démentie par les services de la préfecture de Fahs Béni Makada. Contacté par nos soins, un responsable de cette administration nous a déclaré qu'aucun problème de retrait des cartes n'a été enregistré et que l'opération de retrait des cartes se déroule dans de très bonnes conditions. "D'ailleurs, affirme le responsable, notre préfecture a enregistré un taux de retrait des cartes de 85 % jusqu'à mercredi soir et l'afflux des citoyens continue". Pour Moumni Ghali, tête de liste du Parti de l'Istiqlal, la première constatation qu'il a faite sur le terrain est que les électeurs sont conscients de l'importance du scrutin. "Les anciens parlementaires, qui n'ont jamais rien fait pour le développement de la région, se présentent encore et tentent d'utiliser les mêmes moyens qu'ils ont utilisés dans les élections de 97, mais l'électeur est conscient de leurs manigances", dit-t-il. "Pour les habitants de cette circonscription, la bataille électorale constitue un enjeu très important qui dépasse largement le cadre électoral…c'est l'occasion de changer leur destin et de dire non à tous ceux qui ont monopolisé la vie politique pendant des décennies", affirme un citoyen.