Ancien prisonnier d'opinion, Mustapha El Hamidi a choisi Forces Citoyennes pour s'engager politiquement après avoir compris que l'action associative a ses limites. Tête de liste à la circonscription de Marrakech-Médina, il n'a que sa bonne volonté pour convaincre les électeurs. Ce sont des candidats issus de divers horizons qui participent aux législatives de septembre 2002. Cependant, certains profils se distinguent par leur originalité. C'est le cas par exemple de Mustapha El Hamidi, ancien prisonnier politique qui fut condamné en 1984 à dix ans de prison ferme. Il a été désigné tête de liste à Marrakech-Médina par son parti Forces Citoyennes dont il est l'un des fondateurs et en même temps président de la Fédération Marrakech Tensift El Haouz. La formation de Abderrahim Lahjouji compte sur lui pour enlever son siège. La lutte est d'autant plus difficile que la circonscription ne compte que deux postes que se disputent 17 listes. Deux députés sortants, Abdelaziz Cherkaoui du RNI et Hassan Bella du FFD, sont dans la course. Mais M. El Hamidi a pour lui de s'être frotté très tôt à la politique. Ce natif de Marrakech, âgé de 43 ans, a fait ses premières armes à l'Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM). Devenu membre militant de la corporation de la faculté de droit de l'université Cadi Ayyad, il connaîtra les affres de la prison suite au fameux procès de 1984. Le détenu passera 3 ans de détention à Marrakech et 7 ans à Safi avec un petit passage à la prison de Casablanca. Dans sa cellule, M. El Hamidi, qui décide de préparer sa vie dans la perspective de sa libération, ne perd pas son temps. Déjà titulaire d'un DEUG, il poursuivra donc ses études et obtiendra deux licences : l'une en sciences économiques et l'autre en droit privé. À sa sortie de prison en 1994, Mustapha El Hamidi ne trouve pas de grande difficulté à s'insérer dans la société. Fort de ses diplômes, il décroche un emploi dans une société commerciale pharmaceutique de Tétouan comme responsable d'Exploitation Interne. Ensuite, il s'avise de changer d'orientation professionnelle pour développer un projet agricole et d'élevage dans la région Marrakech. Depuis 2000, il travaille comme juriste au sein d'une société de gestion hôtelière à Marrakech. Membre du bureau de la section de Marrakech du forum Justice et Vérité, Mustapha Hamidi, qui a juré de ne plus toucher à la politique, milite en parallèle dans le domaine associatif en relation avec le caritatif et le développement rural. “ Le travail associatif a ses limites, explique-t-il. Pour espérer changer les choses, il faut s'engager politiquement“. Première tentative, iI se présente aux communales de 1997 dans une circonscription de Marrakech-Médina sous la bannière de l'USFP. Candidat malheureux, il abandonne cette formation qui a été “incapable d'évaluer cette expérience locale dans une perspective de changement d'approche politique“. C'est ainsi qu'il rejoint Forces Citoyennes qui a, à ses yeux, “l'avantage de compter des membres qui n'ont jamais été auparavant dans un parti“. “En somme, une structure vierge qui n'agite pas l'étendard de la démagogie“, résume-t-il, enthousiaste. Le candidat FC a centré sa campagne sur un credo simple. Il promet aux électeurs que son parti, contrairement aux autres, sera présent à leurs côtés. Au-delà du scrutin 27 septembre.