C'est un pas de géant pour l'agriculture marocaine ! En février dernier, le secrétaire général du département de l'agriculture, Mohammed Sadiki, a présidé à Settat la cérémonie de lancement officiel du Recensement général de l'agriculture. Il s'agit là de la première étape pour la création du Registre national agricole qui devrait avoir une très grande valeur ajoutée pour le secteur. En effet, le Recensement général de l'agriculture s'inscrit dans le cadre du programme quinquennal des enquêtes périodiques, destinées à actualiser les données sur les structures économiques et sociales, annoncées dans le message royal destiné aux participants à la Journée mondiale de la statistique en octobre 2010. Recensement agricole : C'est quoi ? Le Recensement général de l'agriculture est un mécanisme statistique au service de l'agriculture nationale, et qui sert à collecter les informations et organiser les agriculteurs et leurs exploitations, ce qui permettra au département de l'agriculture d'améliorer ses interventions au niveau des zones rurales. Le Registre national agricole accompagne les développements que connaît le secteur dans le cadre du Plan Maroc Vert, et ce en visant à recueillir et actualiser les données agricoles pour renforcer les capacités à assurer le suivi du secteur et l'évaluation des réalisations de la politique publique en la matière. Il s'agit également d'établir une meilleure connaissance du tissu agricole dans le but d'appuyer et de moderniser la gouvernance des projets et les interventions du département de l'agriculture, ainsi que de structurer les acteurs et les activités agricoles. Une opération de grande envergure ! Cette opération statistique d'envergure nationale s'inscrit dans la lignée du programme mondial des recensements agricoles 2020 piloté par l'Organisation mondiale de l'agriculture et l'alimentation. La disponibilité de données statistiques fiables et actualisées sur les structures agricoles permettra de suivre les évolutions du secteur et la dynamique de modernisation sans précédent insufflée par la stratégie nationale du secteur «Plan Maroc Vert» (PMV). A ce titre, il convient de souligner que le poids des investissements réalisés dans le cadre du PMV, les efforts d'organisation des professions agricoles, le cadre innovant des programmes de partenariat public-privé et la refonte du Conseil agricole au profit des agriculteurs, en plus d'un besoin croissant en information, sont autant de facteurs qui ont créé un nouveau contexte de modernisation accélérée du secteur. Ainsi, la réalisation du recensement agricole constitue une étape essentielle pour la création du Registre national agricole (RNA). Registre national agricole : Un outil indispensable! Le Registre national agricole consistera en une base exhaustive des exploitants et de leurs exploitations et constituera un référentiel des statistiques agricoles et de modernisation des outils et des approches d'intervention pour les services rendus aux agriculteurs, notamment en matière d'aides et incitations, de traçabilité, de suivi sanitaire des animaux, de conseil agricole, de protection de SAU et de gestion des situations urgentes. Le RNA constituera le premier registre d'agriculteurs à fondement légal. Ainsi, le recensement général de l'agriculture 2015-2016, base du registre, est la première opération statistique utilisant la technologie de transmission de la géométrie des parcelles en temps réel. Des tablettes pour collecter les données L'opération de collecte des données se fera à l'aide de tablettes paramétrées et portera sur le recensement d'une population de 1,5 million d'agriculteurs exploitant une superficie agricole utile de près de 9 millions d'hectares. En termes de logistique liée à la collecte des données, le recensement prévoit la mobilisation de plus de 2.000 enquêteurs, contrôleurs et superviseurs du ministère et plus de 600 véhicules. L'ambition du département de l'agriculture est de disposer d'un registre avec un numéro unique par exploitant et exploitation géo-référencée. Véritable outil de base de gestion et d'analyse, le RNA permettra le pilotage et l'évaluation des politiques publiques agricoles et se positionne ainsi en tant qu'accélérateur pour la modernisation de la petite et moyenne exploitation. Aussi, il permettra au département de se doter d'un dispositif garantissant un meilleur ciblage des actions à engager.