Dans cet entretien, Miloud Nasiri nous parle de son rôle principal dans «Les hommes d'argile» de Mourad Boucif, programmé dans les séances spéciales du dernier Festival de cinéma méditerranéen de Tétouan, ainsi que sa carrière d'artiste en Belgique. ALM : Vous êtes chanteur et acteur. Comment vous êtes-vous lancé dans le cinéma ? Miloud Nasiri : J'ai été repéré par Mourad Boucif lors des festivals et soirées musicales en Belgique auxquels je prenais part. J'ai dû, comme les autres acteurs de «Les hommes d'argile», passer le casting pour y obtenir le rôle de Soulayman. Bien que je jouais pour la première fois au cinéma, je me suis vite intégré dans l'équipe de ce film. Car j'ai beaucoup aimé, en plus du personnage Soulayman, le thème global du film, qui traitait de la participation des Marocains et des Africains aux côtés des Français dans leur combat contre le nazisme. Mourad Boucif a voulu, comme c'était le cas pour son documentaire «La Couleur du sacrifice», rappeler le rôle de ces anciens combattants pour faire reculer l'ennemi le plus craint de cette époque. Comment expliquez-vous le retrait de ce film de la compétition officielle du Festival du cinéma méditerranéen de Tétouan ? «Les hommes d'argile» a été retiré pour des problèmes techniques de la compétition officielle, mais il a été projeté en séance spéciale dans le cadre de ce festival. L'essentiel pour nous est qu'il soit vu par un grand nombre de festivaliers, qui ont beaucoup applaudi le film lors de sa projection dans les cinémas espagnols. Le film a reçu un bon accueil de la part des responsables et de la société civile de Tétouan, qui nous ont proposé sa présentation dans le cadre des prochaines activités prévues au profit des habitants de la ville. Quel est à votre avis l'avenir des artistes issus de l'immigration en Europe en général et de Belgique en particulier ? Beaucoup d'entre eux ont travaillé dur pour mériter leur place sur la scène artistique. D'aucuns ont profité de leur métier d'artiste pour faire passer certains messages ou défendre certaines causes. Comme c'est le cas pour Mourad Boucif qui a choisi dans son dernier film d'évoquer les anciens combattants marocains et africains en France. Mais il n'empêche que les artistes issus de l'immigration ne peuvent à titre d'exemple diversifier leurs rôles au cinéma et se voient coller toujours les petits personnages de dealer, voleur, terroriste,... Pensez-vous récidiver dans le cinéma à travers un autre nouveau projet de film ? J'ai vécu une belle expérience en participant à «Les hommes d'argile». Ce qui m'encourage à me lancer dans une autre expérience cinématographique. Je viens d'avoir la proposition de Mourad Boucif pour jouer dans son prochain film, dont le scénario est prêt et traitant d'un autre thème sensible et humaniste. Nous attendons la sortie de «Les hommes d'argile» dans les salles, pour entamer les préparatifs de ce nouveau film.