Bagdad accepte désormais le retour des inspecteurs en désarmement des Nations Unies. Revirement tactique ou désir sincère de prouver sa bonne foi ? Dans tous les cas, la décision irakienne est à saluer car elle enlève toute légitimité au recours à la force et empêche une nouvelle conflagration au Proche-Orient. Bagdad accepte désormais le retour des inspecteurs en désarmement des Nations Unies. Revirement tactique ou désir sincère de prouver sa bonne foi ? Dans tous les cas, la décision irakienne est à saluer car elle enlève toute légitimité au recours à la force et empêche une nouvelle conflagration au Proche-Orient. Sujet de fortes pressions diplomatiques internationales sur fonds de menaces d'offensive militaire, Saddam Hussein a fini par accepter sans conditions ce retour des inspecteurs de l'ONU. Il coupe ainsi l'herbe sous les pieds de ceux qui brandissaient la menace d'armes de destruction massive pour justifier une agression contre l'Irak. En face, côté américain, c'est le scepticisme. Washington estime que la nouvelle attitude irakienne n'est qu'une tactique vouée à l'échec. N'empêche que dans l'immédiat, la menace d'un scénario militaire est écartée et le conflit irako-americain est ramené sur le terrain politique. La réaction américaine à l'ouverture irakienne est jugée inopportune. A Washington, on continue de refuser d'écarter une action militairement même en cas de reprise des inspections. Ce qui revient à dire que ce qui intéresse en premier lieu l'administration Bush reste le renversement de Saddam Hussein au profit d'un régime totalement inféodé aux Etats-Unis. Le prétexte avancé pour justifier une frappe contre Bagdad a donc disparu. Il faut maintenant faire en sorte que l'ONU assume pleinement son rôle pour que ceux qui se réclamaient hier de sa légitimité pour justifier leurs desseins se soumettent à ses décisions, indépendamment de leur rang économique et de leur puissance militaire. « Après des générations de dictateurs sanguinaires, de traités rompus et de vies gaspillées, nous nous sommes voués à créer des normes communes en matière de dignité de la personne humaine et à mettre en place un système de sécurité défendu par tous ». C'est le président George W. Bush qui parlait ainsi en s'adressant à l'Assemblée Générale des Nations Unies. Au-delà des mots, nous attendons des actes pour que tout un chacun remplisse ses obligations sans arrogance, dans l'acceptation des différences, en faveur des droits de l'Homme et de la tolérance. Au Proche-Orient, comme partout ailleurs, il ne peut y avoir de paix pour aucune partie sans respect des droits légitimes de chaque partie.