On ne peut pas parler de la Journée internationale de la femme, célébrée ce 8 mars, sans parler de la femme penseur, intellectuelle, artiste, actrice ou femme de théâtre. Grâce à leur travail, elles ont rayonné sur la scène culturelle marocaine. Il y a eu des femmes engagées, des pionnières et des militantes de la cause humaine. ALM a choisi de rendre hommage à quelques figures disparues. Fatima Benmeziane, une carrière exemplaire On ne peut pas parler du théâtre national sans citer Fatima Benmeziane. Décédée à l'âge de 71 ans, est l'une des femmes emblématiques de la scène cinématographique et théâtrale. Mariée à Mohamed Hassan Al Joundi, avec qui elle a eu quatre enfants, elle était parmi les premières comédiennes marocaines à la fin des années soixante. Durant cinq décennies, elle a mené une carrière distinguée. Elle a fait ses débuts au théâtre dans les années 1960 sur les ondes de la radio avec Hassan El Joundi, Amina Rachid, Habiba Medkouri. Le répertoire de cette artiste est très riche et renferme une expérience exceptionnelle. Depuis cinq décennies, elle ne cessait de montrer l'étendue de son talent et d'apporter ainsi, au théâtre, au cinéma et à la télévision, une expérience particulière. La défunte avait participé à plusieurs séries radiophoniques dont «Al Antaria», «Madinat al Konouz», «Nhar Lekhmiss», «Al Hariba», «Khalid ibn Al Walid» et «Ibn Sina». A la télévision, Fatima Benmeziane avait également effectué des passages remarqués dans plusieurs séries dont «Ould Mou», pour laquelle elle a été primée meilleure actrice lors d'un festival en Tunisie. Elle a également pris part à «Al Hadita», «Al Jihad al Akbar», «Rida Allah», «Al Ouafaa» et «Zoulikha». Fatima Mernissi, image d'une femme penseur Ecrivain et sociologue marocaine de renom, Fatima Mernissi est décédée à l'âge de 75 ans. Cette grande intellectuelle s'est fait connaître par son combat pour la défense des femmes au Maroc et dans le monde arabe. Fatima Mernissi a pu mener pendant des années un combat sans relâche dans notre société civile pour défendre des valeurs universelles et offrir une vision intelligente et claire aux mutations que vit le monde musulman. En 1981, elle a créé le collectif Femmes, familles, enfants et a lancé la collection Approche aux éditions Le Fennec. On cite parmi ses publications «Les Aït-Débrouille», «Rêves de femmes», «Etes-vous vacciné contre le harem ?», «La Peur- modernité», «Le monde n'est pas un harem», «Sultanes oubliées», «Chahrazad n'est pas marocaine», «Le harem politique», «Le Maroc raconté par ses femmes», ou encore «Sexe, idéologie et Islam». Leila Alaoui, une femme engagée Leila Alaoui fut l'une des figures rayonnantes de la jeune photographie marocaine. Victime de la barbarie terroriste, Leila Alaoui est décédée à l'âge de 33 ans dans la capitale du Burkina Faso où elle travaillait sur un projet de documentaire sur les violences faites aux femmes en Afrique de l'Ouest, initié par l'ONG Amnesty International. La défunte était une militante de la cause humaine. Son travail explore la construction de l'identité et de la diversité culturelles, souvent à travers le prisme des histoires de migration qui se croisent dans la Méditerranée contemporaine. Elle évoquait des thématiques assez compliquées et dans des conditions qui ne sont pas toujours faciles: des quartiers très défavorisés au Maroc et en France, des camps de refugiés au Liban, en Jordanie et en Irak. Elle utilisait son art à des fins humanitaires aussi qu'esthétiques. A travers ce travail, Leila a pu dévoiler sa propre vision du pays, mais aussi rendre hommage à la diversité ethnique et culturelle du Maroc. Zineb Smaiki, femme de théâtre et de la télévision L'actrice marocaine Zineb Smaiki est décédée à l'âge de 60 ans. Elle s'est fait connaître du grand public grâce à son rôle comique dans la série «Yak Hna Jirane». Elle a également brillé dans d'autres séries télévisées et sitcoms, dont Zinat El Hayat. Originaire de la ville de Marrakech, Zineb Smaiki avait débuté sa carrière dans le théâtre amateur à l'âge de 13 ans avec la troupe «Chabibat Al Hamraa». Au cinéma, elle a incarné des rôles dans des films comme «Adieu Forain» de Daoud Aoulad Syad (1998) et «Graines de grenades» d'Abdellah Toukouna (2014).