Homme d'affaires marocain installé à Paris depuis 1976, Abderrahim Atmoun se présente aux élections du 27 septembre comme tête de liste dans sa ville natale, Khouribga. Il a la tête d'un premier de la classe. Une gentillesse non feinte. Une allure décontractée. Le teint hâlé et le regard vif, Abderrahim Atmoun, 46 ans, fait partie de ces jeunes Marocains qui ont réussi à l'étranger. En France, précisément à Paris où il s'est lancé avec brio dans les affaires. Mais l'intéressé a le succès modeste. Après un troisième cycle en informatique et un poste décroché à l'institut national des statistiques (INSEE) à Paris, il change de trajectoire. Ce sera l'hôtellerie, un secteur qui le passionne. L'homme d'affaires, patron du groupe ATA, reprend deux hôtels 3 étoiles : Beauvoir en 1987 dans le 5ème arrondissement et Normandie en 1991dans le 7ème arrondissement. Deux établissements de moyen standing “qui affichent presque complet tout au long de l'année“, explique-t-il, la mine satisfaite. Une formule qui marche, très prisée même par la clientèle de prestige. Plus tard, le promoteur diversifie l'activité de son groupe en investissant le créneau de l'immobilier de luxe. Des résidences entières qu'il rachète à des entreprises comme les banques et les assurances et dont il revend les appartements à des particuliers. Ce self made man, dont la presse française a salué le professionnalisme et la rigueur, vit entre la France et le Maroc. Pour rien au monde, il ne veut couper les ponts avec son pays d'origine. D'ailleurs, notre interlocuteur, père d'un enfant de 11 ans, est doublé d'un homme politique. Membre de l'UC (dès 1984) dont il s'occupe des relations internationales. Celui qui compte nombre d'amis dans la classe politique européenne et française (le RPR et l'UDF notamment) est un ex-député de sa ville natale, Khouribga. Un mandat qu'il avait décroché lors des législatives de 1993 par le biais des indirectes. Dégoûté par le clan Jalal Essaïd et ses courtisans qui avaient fait main basse sur la ville en bloquant toutes les bonnes initiatives de développement, il se représentera tout de même lors des élections de 1997 mais se fera battre par le même clan qui s'est ligué contre lui. Il se recentre alors sur ses affaires en France en attendant des jours meilleurs.“ Je pense que le Maroc est en train de vivre une période prometteuse depuis l'avènement de S.M le Roi Mohammed VI, indique-t-il. C'est pour cette raison, plus confiant que jamais, j'ai décidé de me présenter de nouveau aux élections du 27 septembre“. En effet, Abderrahim Atmoun a été désigné naturellement tête de liste de son parti à Khouribga où il est apprécié et respecté des habitants. Ici, il aura à affronter une flopée d'adversaires qui s'accrochent depuis 30 ans. Mais sa seule carte visite auprès des électeurs est sa volonté de contribuer à la renaissance de la cité. La servir et non se servir d'elle. “ Si les choses se passent normalement, j'ai des chances d'être élu“, dit-il avec assurance. Au-delà des élections, Abderrahim Atmoun projette de reproduire sa formule hôtelière à succès (2 et 3 étoiles) un peu partout au Maroc de telle sorte de participer au développement du tourisme national. “ J'aurais pu me contenter de vivre ma vie en France sans se soucier de l'avenir de mon pays. Je ne vois pas les choses de cette manière. C'est pour cela que je me suis engagé très tôt dans la politique au Maroc“, lâche Abderrahim Atmoune sur un ton ferme.