Homme d'affaires marocain installé à Paris, responsable des relations extérieures de l'Union constitutionnelle, Abderrahim Atmoun exhorte les partis libéraux marocains à prendre exemple sur l'unification de la droite française sous le sigle de l'UMP. Aujourd'hui Le Maroc : Vous avez été invité, en tant que représentant de l'UC, à assister au congrès de l'UMP de Alain Juppé le 17 novembre dernier à Paris. Quelles ont été vos impressions ? Abderrahim Atmoun : Le congrès fondateur de l'Union pour le Mouvement Populaire est un événement historique pour toute la droite française. Au-delà de l'importance relative du taux d'abstention qui a marqué l'élection du président, il s'agit d'une union, la première du genre, du centre et des droites françaises dans un grand parti populaire. Sans la volonté du président de la République Jacques Chirac, soutenu en cela par son conseiller et ami fidèle Jérôme Monod, cette réunification aurait eu peu de chances de voir le jour. Certaines voix parmi la classe politique française se sont élevées pour critiquer ce moule qui à leurs yeux ressemble à une espèce de parti unique… Chacun pense ce qu'il veut, c'est cela la démocratie. Toujours est-il que c'est la première fois depuis 1981 qu'un grand parti politique de droite, rassemblant gaullistes, libéraux et démocrates, dispose de 5 ans pour moderniser la France et ses institutions et faire face aux différents enjeux à venir. Nous vivons depuis quelque temps l'ère des grands rassemblements à l'échelon des Etats, à l'image de l'union européenne. Il est intéressant d'appliquer le même principe de rapprochement pour les entités partisanes. En tout cas, c'est dans la force et l'union que les grands desseins ont des chances d'aboutir. La division ne mène qu'à l'affaiblissement… A votre avis, une telle union politique peut-elle se réaliser au Maroc ? Il est temps pour nous au Maroc de prendre exemple sur l'UMP en France. Les partis libéraux marocains auraient tout à gagner à dépasser leurs clivages étriqués et leurs querelles qui sont souvent personnelles et de se refaire une nouvelle santé au soleil de la fusion. C'est l'occasion de doter le Maroc à son tour d'un grand parti fédérateur de toutes les énergies capables de transformer la société et de prendre à bras le corps les vrais problèmes du pays. Nous n'avons plus de temps à perdre d'autant plus que le Maroc a obligation d'être en phase avec les bouleversements économiques, sociales et politiques qui interviennent en permanence sur la scène régionale et internationale.