Le RNI, dont le chef a préféré dire ses adieux au Parlement, a joué comme d'habitude les individualités dans les prochaines élections. Des notables qui ont de l'influence dans leurs régions respectives. Galerie de noms. C'est hier lundi 9 septembre que le Bureau exécutif du RNI devait se réunir pour statuer sur le casse-tête de la liste nationale (des femmes) en vue des élections du 27 septembre. Les candidates sont tellement nombreuses pour la première place que la compétition s'en est trouvée très serrée. Pour départager les prétendantes, le parti exige que la tête de liste ait un doctorat d'État. Rien de moins. Ce critère d'élimination, peu de candidates le remplissent. Alors qui est cette dame RNI, la colombe favorite, qui peut justifier d'un tel niveau d'études ? La question des hommes candidats était apparemment plus facile à régler que celle des femmes. Cependant, le RNI, qui a choisi ses têtes de liste mâles n'a pas fait de publicité autour de ces candidatures. Pas d'annonce publique à la presse, à l'instar de l'USFP, du PJD et des autres. Le Rassemblement d'Ahmed Osman a publié les noms des intéressés dans le nouveau journal du parti, Attajamoue. S'agit-il d'une discrétion voulue élevée au rang de stratégie de communication ou d'une négligence qui est l'expression d'un certain malaise ? Une chose est sûre : le RNI, comme à son habitude, s'est appuyé notamment sur les notabilités régionales. Celles qui ont les moyens de leurs ambitions. Dans la circonscription Taounate-Tissa (3sièges), Mohamed Abbou remet son mandat de député en jeu qu'il s'est vu invalider à deux reprises au cours de cette législature mais qu'il a réussi reconquérir à chaque fois. Hassan Derham à Laâyoune ( 3 sièges), c'est comme une lettre à la poste. Dans la circonscription de Taroudant sud (4 sièges),Mohamed Bouhdoud Boudlal, qui passe pour un spécialiste en terrain électoral, aura à se battre contre un autre baron local, Haj Ali Kayouh du PND. Une bataille où tous les coups sont permis. Une bonne recrue pour le RNI, dit un cadre du parti. M. Bennis, transfuge de l'Istiqlal pour s'être vu refusé la tête de liste à Marrakech-Menara confiée à Moulay M'Hamed Khalifa, a réussi à convaincre Ahmed Osman de battre campagne sous le symbole de la colombe. Autre recrue, un peu ancienne celle-là : le jeune Abderrahim Kanir, ex-député USFP de Kénitra qui a rejoint les rangs du RNI il y a 8 mois environ. Abdelaziz Cherkaoui est resté fidèle à son bastion de Marrakech-Médina (2 sièges) où il aura à faire face à l'ambition de Mohamed Khalil Boucetta, fils de l'ex-leader de l'Istiqlal. Mohamed Boulasri , lui, battra campagne chez lui à El Haouz ( 4 sièges) où il est sûr d'enlever son siège. Ex-ministre de l'Intérieur, Mohamed Haddou Chiguer tentera de revenir à la politique par la circonscription de Khemisset-Oulmès (3 sièges). Ici, les têtes de listes concurrents sont connus : Bouazza Ikken, qui s'est payé un parti, l'Union démocratique, Aïssa El Ourdighi du PSD et d'autres. À Guercif, c'est une affaire entre Aouragh. Les noms se ressemblent. Mais pas de lien de famille. Pour Abdelhadi, son élection, la première du genre, ne sera pas juste de la poudre aux yeux. Commerçant en tout genre, il veut absolument, quel que soit l'enjeu, se recycler sous la coupole. En face de lui, Belakcem Aouragh, ex-directeur régional du CIH Rabat, cité abondamment dans le fameux rapport Lachgar sur cette banque. Déjà candidat malheureux aux législatives de 1993 sous la bannière du MNP, il tient cette fois-ci à siéger parmi les futurs “honorables députés“. À El Jadida-Azemmour (3 sièges), c'est Faïçal Kadiri qui a eu le dernier mot. Tête de liste pour reconquérir son siège. Industriel connu qui cherche depuis quelque temps un mandat électif, Mustapha Benchehla tentera sa chance à Aïn Sebaâ-Hay Mohammadi à Casablanca (5 sièges). Abdelhamid Khalili a finalement changé d'avis. Il rempil pour un nouveau mandat à Tanger- Asilah (4 sièges) où la lutte sera féroce entre les différents candidats en lice. Trois ministres sortants sont dans la course. Mustapha Mansouri dans son fief à Nador Est (3 sièges). Najib Zerouali Al Ouarti de l'Enseignement supérieur fera sa première campagne électorale à Zouagha Moualy Yacoub. Mohamed Aoujar, candidat malheureux aux dernières législatives a opté pour Rabat Océan (4 sièges). Abdelaziz Hafidi Alaoui se représentera dans son fief à Boulemane (3 sièges), et Taïeb Bencheikh à la circonscription Isamïlia (3 sièges) à Meknès. Mohamed Meziane Belkfkih, frère du conseiller du Roi, dans son patelin natal Taourirt. Le RNI, qui a accrédité surtout des individualités en vue dans leurs régions respectives, compte sur les législatives du 27 septembre pour rééditer l'exploit des précédentes. Et partant avoir son mot à dire dans la formation du prochain gouvernement.