Très attendue, la dernière réunion du secrétariat général du secteur des sports avec les différentes fédérations a été axée beaucoup plus sur l'aspect évaluation et perspective que sur le volet bilan et comptes à rendre. Beaucoup de bruit pour rien. C'est le moins que l'on puisse dire à propos de la première réunion, car il y en aura d'autres, du secrétariat général du secteur des sports portant sur l'évaluation de la participation marocaine aux différentes compétitions sportives continentales, régionales et internationales et qui s'est tenue, jeudi dernier, à Rabat. Lors de cette réunion très attendue à travers laquelle, l'on devait, en principe, demander des comptes aux représentants des différentes fédérations qui ont fait le voyage aussi bien à Alger qu'à Athènes, l'on s'est contenté de jouer la même partition: manque de moyens, d'infrastructures, d'encadrement… En évoquant tous ces problèmes-là, l'on a l'impression que nos responsables jouent au Don Quichotte contre les moulins à vent. Rejetant l'entière responsabilité sur le système, ils veulent enterrer, non seulement la piètre prestation des équipes nationales, mais aussi tous les scandales qui ont accompagné aussi bien les Jeux panarabes d'Alger que les Jeux olympiques d'Athènes : des invités par-ci et par-là, la honte suite à l'affaire des maillots des haltérophiles, dopage, défection… Sans oublier les 20 millions de DH, débloqués pour la circonstance et répartis de manière inéquitable par le fameux CNOM. Sinon comment justifier la bagatelle d'un million de DH versée à la FRMG, sachant que le golf n'est pas considéré comme un sport olympique. Ou encore l'équitation qui n'a pas fait le déplacement à Athènes et qui, pourtant, a reçu un chèque d'un million de DH. Difficile d'oublier tout cela. D'autant plus que tous ces scandales ont entaché l'image du Maroc dans l'événement sportif le plus médiatisé de la planète. Est-ce que nos responsables en sont conscients ? Est-ce qu'ils se contenteront de nous faire encore une fois avaler la pilule ? Autrement dit, nous faire croire que tout ce qui s'est passé à Athènes n'est que de l'histoire ancienne et qu'il vaut mieux tourner la page pour un avenir meilleur du sport national ? Dans les pays où les responsables du secteur du sport se respectent, on rend des comptes. On assume sa responsabilité jusqu'au bout, puisque le pire qui puisse arriver à un responsable véreux, c'est de présenter sa démission. Mais pour ce faire, il faut avoir le sens de la responsabilité. Chez nous, c'est le contraire qui se passe. Non seulement, on n'a pas le courage de le faire, mais on continue sur la lancée des faux espoirs que l'on fourgue à flots à une jeunesse ivre de promesses. En axant la réunion de jeudi sur l'examen des perspectives et l'élaboration d'une stratégie et d'un programme d'action pour les prochaines échéances, nos dirigeants pensent déjà à l'avenir. Eux qui ont mis plus de deux mois, depuis la fin des Jeux olympiques d'Athènes, rien que pour se mettre autour de la même table. Certes, le développement du sport national passe par la mise en place d'un diagnostic détaillé en se penchant sur les vrais maux qui entravent le développement de notre sport. Mais l'épanouissement du sport national passe également par la mise sur pied d'une nouvelle stratégie telle le sport-études. Tout cela ne peut y avoir lieu sans le retour de la légitimité dans nos fédérations, notamment celle de l'athlétisme, du tennis, de l'escrime, mais aussi au sein du Comité national olympique marocain. Et ce n'est pas un hasard, si le secrétariat général du secteur des sports a demandé à ce que toutes ces instances, qui dorénavant seront tenues par un contrat-objectif, tiennent leurs assemblées générales le plus tôt possible.