Le projet de loi relatif à la création de l'Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONMH) a été promulgué. Cette naissance provoque les réserves des syndicats. L'ONMH est un nouvel établissement public, fruit de la fusion de l'Office national de recherches et d'exploitation pétrolières (ONAREP) et le Bureau des recherches et participations minières (BRPM). Le projet de loi qui l'a créé a été adopté mardi dernier par les députés. Les deux secteurs, hydrocarbures et mines, seront désormais chapeautés par une seule et même institution. D'ailleurs, Amina Benkhadra est actuellement à la tête des deux établissements. En fait, ces deux secteurs se rejoignent sur plusieurs aspects, notamment car ils concernent des activités énergétiques que le Maroc souhaite développer en partenariat avec des groupes étrangers. C'est ce qu'a indiqué le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Boutaleb, lors de la séance du vote du projet de loi. Pour lui, "la création de l'ONHM s'inscrit dans le cadre de la politique de mise à niveau de l'économie nationale pour accompagner les innovations technologiques en matière d'exploration et de relever les défis de la mondialisation et les profondes mutations que connaît l'économie mondiale". En effet, ces secteurs font appel à des technologies de pointes qui coûtent excessivement cher. La création de l'ONHM répondrait donc également à des soucis de rationalisation des dépenses et d'optimisation des moyens mis à la disposition des deux secteurs. Pour ce faire, l'Office national des hydrocarbures et des mines sera appelé à développer et à promouvoir les activités de recherche et d'exploitation. En outre, l'ONHM devra "assurer la gestion des moyens de transport des hydrocarbures et des produits miniers avec une plus grande efficacité, tout en prenant en considération les différentes spécificités de ces ressources", poursuit Boutaleb. Toutefois, les syndicats ont commencé à manifester certaines craintes quant aux retombées de la fusion ONAREP/BRPM sur leurs acquis. "Nous exigeons que l'administration nous consulte avant l'élaboration des statuts du personnel", a déclaré Mohamed Bennani, secrétaire général du syndicat national de l'énergie et des mines (SNEM/CDT). Des grèves et des sit-in ont été organisés à cette fin. Bennani a estimé que "le dialogue entre l'administration et les syndicats peut éventuellement conduire à la signature d'une convention collective". Pour Khalid Alami Lahouir, secrétaire général du syndicat national des travailleurs du phosphate (SNTP/CDT), "plusieurs points doivent discuter entre les partenaires sociaux et le ministère". C'est notamment le cas de la réforme du statut du mineur, du renforcement du contrôle effectué par les délégations du ministère, des maladies et des accidents de travail. Si le bras de fer entre Amina Belkhadra et certains syndicats date de plusieurs semaines, le ministre déploie beaucoup d'efforts pour apaiser les tensions. Une rencontre entre Boutaleb et les syndicat est, normalement, programmée pour la semaine prochaine.