Actionnaire à hauteur de 26% dans Cegetel, filiale de Vivendi Universal, British Telecom a fait pression sur l'opérateur téléphonique pour mettre fin à ses concours financiers courants à la maison mère. Ce qui aggrave la situation de trésorerie de V.U. Compte tenu des derniers rebondissements, tout porte à croire que la mission du nouveau Président Vivendi Universal, Jean René Fourtou, pour redresser la situation du numéro 2 mondial de la communication et des médias, s'avère de plus en plus difficile. C'est la presse économique française qui en fait l'écho. Le quotidien financier La Tribune rapporte la mésaventure de l'action du groupe sur la place parisienne. Celle-ci a terminé en baisse vendredi dernier après une semaine haussière. Le titre a repris 37% depuis le début de semaine. Vendredi, l'action a perdu près de 5% à l'ouverture alors qu'en clôture, cette perte a atteint 2,98% à 13,01 euros. Toujours selon le quotidien français, un rapport d'expert comptable indique que Cegetel a refusé de prolonger ses concours financiers courants à sa maison mère, à la demande de l'opérateur britannique British Telecom (BT, actionnaire de Cegetel à hauteur de 26%. Notons que les concours financiers sont des prêts à taux préférentiels que les sociétés d'un même groupe peuvent se consentir. Il s'avère clairement que sous la pression de son actionnaire anglais, Cegetel a exigé de Vivendi le remboursement de ses prêts pour une somme de 920 millions d'euros. La Tribune soutient que «BT s'inquiétait que Cegetel ne s'expose trop aux difficultés de sa maison mère». L'arrêt, à fin juin, de «l'aide" de Cegetel à VU a été confirmée par les deux groupes. A en juger par les propos du quotidien, cette situation a été à l'origine de la dégradation des notes de VU par les agences Moody's et Standard & Poor's, précipitant ainsi l'éviction de Jean-Marie Messier. Le rapport d'expert-comptable dévoile les défaillances de communication de l'ancien Président de Vivendi, notamment en ce qui concerne les programmes de cession. «Certaines opérations données comme certaines ne l'étaient pas du tout », notamment le désengagement de l'opérateur polonais Elektrim. Par ailleurs, le rapport souligne que le fait que les dégradations de notation de VU, qui ont pour conséquence de renchérir le coût du crédit, n'ont engendré que 81 millions d'euros de charges financières au mois d'août. Le rapport annonce aussi que la première ligne de crédit de 1 milliard d'euros obtenue début juillet n'a toujours pas été utilisée. Il est certain que les pressions de British Telecom sur Cegetel pour mettre fin à ses concours financiers courants pour le compte de Vivendi Universal aggrave la situation de trésorerie de ce dernier. Une telle mesure n'a pas été anticipée par l'état-major du deuxième groupe mondial de communication.