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Manœuvres de Weisglass pour sauver Sharon
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 13 - 10 - 2004

Dov Weisglass, au départ avocat de la famille d'Ariel Sharon, est devenu son chef de cabinet depuis son élection en 2001. Il se comporte, aussi, en tuteur politique du Premier ministre.
Il a tout d'abord garanti aux deux fils de Sharon de traîner toute accusation de corruption en leur interdisant de parler aux enquêteurs. Il a assuré le père, de traîner toute procédure éventuelle de corruption jusqu'à la fin de la législature, en 2006.
A partir de là, Dov Weisglass s'impose comme le seul, non pas conseiller, mais auteur de la politique de Sharon, dans ses rapports avec le président américain et avec les Palestiniens. Il est, donc, officiellement l'auteur de la lettre adressée au président Bush et le négociateur du cadre de la réponse de Bush à Sharon. Il est l'inventeur de l'opération de désengagement des 21 colonies de la Bande de Gaza et, curieusement, des 4 colonies du Nord de Cisjordanie.
Après cette opération de « décolonisation » civile et militaire de Gaza, il avait promis à Madame Condoleza Rice, de revenir à l'exécution de la « feuille de route », dont les Américains demeurent les architectes. En effet, Ariel Sharon, en expliquant son échange de lettre avec Bush, et en plaidant pour sa politique de désengagement de Gaza avec une évacuation des colonies locales, n'avait pas dit à ses militants du parti Likoud, qu'il s'agissait de la dernière décision.
Certes Ariel Sharon, en essayant de récupérer son autorité sur le Likoud et, surtout, sur ses 40 députés, a échoué à deux reprises. Malgré le vote favorable que Sharon avait exigé de son gouvernement, les 300.000 membres du Likoud ont rejeté, par référendum du parti, sa politique du désengagement. Le Premier ministre refusera cette sanction, pour revenir à un jugement du Comité central du parti Likoud qui l'a élu à sa présidence, d'où son élection à la tête du gouvernement israélien. A nouveau, Sharon ira à l'échec, puisque la majorité des 3.000 membres du Comité central, refusera, également, la politique de désengagement de la Bande de Gaza.
Ariel Sharon, avant les fêtes de fin d'année (Roch Hachana), avait certes dit, sans le développer ni insister, que l'évacuation des colonies de Gaza et des 4 colonies du Nord de Cisjordanie « ne serait pas suivie, avant de très nombreuses années, d'une évacuation des colonies de Cisjordanie ». Cela n'avait pas sonné assez réaliste, ni assez fort aux oreilles des religieux et des députés d'extrême-droite de son parti, pour être relevé ou commenté sérieusement. Son affirmation a été mise sur le compte de la campagne électorale de la présidence des Etats-Unis, qui semble commencer à effrayer la droite en Israël.
Dès la semaine dernière, dans une interview étonnante accordée par Dov Weisglass au quotidien Haaretz, le sujet de la suite du désengagement est repris. Le chef de cabinet ne met pas en cause la politique d'Ariel Sharon, dont il est l'initiateur. Il confirme que les 21 colonies seront évacuées, avec le désengagement total, civil et militaire, du territoire de la bande de Gaza. Il faut ajouter, que l'évacuation des 4 colonies isolées au Nord de Cisjordanie apparaît, pour lui, « accessoire »…
Dov Weisglass proclame soudain, pour la première fois, que le désengagement de la Bande de Gaza est la seule opération qui sera faite par le gouvernement israélien. Il n'est pas question, selon lui, de rendre de nouveaux territoires ni d'évacuer l'occupation militaire d'une partie de la Cisjordanie y compris certaines villes palestiniennes, et, encore moins, d'évacuer les colonies de Cisjordanie. Cette nouvelle politique apparaît comme une nouvelle initiative d'un chef de cabinet, qui, à présent, prend lieu et place de son patron. Il semble affirmer qu'il a trouvé le moyen de rassurer les religieux du Mafdal, gérants des colonies et la vingtaine de députés – sur les 40 du Likoud -, qui sont pour le maintien des territoires occupés de Cisjordanie. En rejetant l'application, il faut le préciser, de la « feuille de route » pourtant promise aux Américains.
Une seule explication à toute cette anarchie dans le raisonnement politique d'un expert, Dov Weisglass : retrouver une majorité parlementaire perdue au profit de Sharon. Car avec sa minorité de 59 députés (au lieu de 61), il ne peut reculer, au-delà du mois de novembre, le vote de la Knesset sur le désengagement de Gaza. Si Sharon n'arrive pas à convaincre sa majorité, ayant déjà rompu avec les travaillistes de Shimon Peres, un vote favorable au désengagement, sans retour, ne peut être obtenu. Donc Sharon devra démissionner et provoquer de nouvelles élections avant novembre 2006.
Si la décision de désengagement est prise par un nombre réduit des députés du Likoud (20 sur 40) et des 15 du Shinouï soutenus par les travaillistes, la gauche voire le vote des députés arabes (12 députés)… Après ce vote, Sharon devra nécessairement démissionner…
Dov Weisglass peut chercher des combinaisons nouvelles, ayant inventé le désengagement de la Bande de Gaza pour garder la Cisjordanie à la colonisation religieuse et de l'extrême droite israélienne, et dans l'espoir de sauver le pouvoir de Sharon.
En réalité, Dov Weisglass s'est trompé… Les religieux et l'extrême droite menée par le ministre Uzi Landau et Benyamin Netanyahou, n'acceptent aucun désengagement ni aucune évacuation des colonies : ni à Gaza, ni au Nord de Cisjordanie, ni encore moins toute la Cisjordanie. Car pour eux, les territoires occupés représentent un droit millénaire, confirmé par une présence depuis 1967… Cela est faux. Ehoud Barak a convaincu l'opinion israélienne qu'il faut rendre aux Palestiniens leur terre de Gaza et de Cisjordanie, pour n'en garder que quelques kilomètres carrés en vue de regrouper les colonies les plus religieuses.
Sharon l'a compris et Weisglass aussi. Mais ils ne savent pas que le temps est devenu pressant. Car ni l'opinion publique, ni l'opinion israélienne, ni l'opinion arabe, ni l'opinion internationale ne peuvent accepter tant de victimes, alors que la solution est, à présent, évidente. Chaque peuple a droit à son Etat et à son territoire, l'Etat d'Israël a les siens, donc l'Etat palestinien a le droit d'avoir également les siens, sans tarder, dans la paix, la sécurité et la viabilité économique et sociale…


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