Les Palestiniens se montraient jeudi déçus par le plan de retrait graduel israélien des territoires autonomes. Un plan à propos duquel le ministre israélien de la Défense, Binyamin Ben Eliezer, s'est montré confiant. Une réunion sur ce plan a eu lieu mercredi soir à Ghaza entre notamment le général Moshé Kaplinsky, commandant de la région militaire centre d'Israël, et le général Abdelrazak Al-Majaïda, chef de la sécurité publique dans la bande de Ghaza. L'armée israélienne avait indiqué que «la rencontre (s'était) déroulée dans une atmosphère positive», mais le général Majaïda avait exprimé sa déception, estimant qu' «Israël n'applique pas l'accord conclu et poursuit sa politique d'agressions». A la suite d'un accord baptisé «Ghaza-Beit Lahm d'abord», l'armée israélienne s'est retirée lundi de Beit Lahm (sud de la Cisjordanie), laissant la place aux forces de sécurité palestiniennes. Israël envisage ensuite de se retirer progressivement des zones palestiniennes réoccupées, à charge pour les forces de sécurité palestiniennes d'empêcher les activistes de se livrer à des attaques et attentats anti-israéliens. Nabil Abou Roudeina, proche conseiller du président Yasser Arafat, a affirmé que les discussions israélo-palestiniennes sur le plan de retrait avançaient «lentement, car le gouvernement israélien ne veut pas appliquer ses engagements». Selon M. Abou Roudeina, une nouvelle rencontre aura lieu lundi. De son côté, Ben Eliezer a estimé que ses interlocuteurs palestiniens étaient «sincères et sérieux dans leur volonté d'appliquer leurs engagements, mais la question est de savoir s'ils ont les capacités d'arrêter le terrorisme». «Si nous avons des attentats tous les jours, il est évident que rien ne pourra marcher (...) mais nous ne devons pas exiger trop d'eux (des Palestiniens) dans un premier temps afin de laisser la place à un espoir», a ajouté le ministre israélien. Le ministre de la Défense a d'autre part indiqué qu'il y avait actuellement 69 «points de peuplement de colonie illégaux» en Cisjordanie et qu'il avait fait démanteler 19 autres points de peuplement ces derniers mois.Sur le terrain, l'armée israélienne a arrêté Wajih Oweis, le chef du mouvement islamiste palestinien Hamas dans la ville de Kalkilya (nord de la Cisjordanie), alors que l'ancien porte-parole de l'Eglise grecque-orthodoxe à Al-Qods, l'archimandrite Attalah Hannah, de nationalité israélienne, était interrogé jeudi matin par la police qui le soupçonne d'avoir «apporté son aide à des organisations terroristes». A Paris, une délégation palestinienne devait rencontrer jeudi et vendredi les membres du quartette sur le Proche-Orient (USA, UE, ONU, Russie) et les principaux bailleurs de fonds de l'Autorité palestinienne pour discuter des difficiles réformes palestiniennes engagées depuis deux mois dans la perspective des élections prévues en janvier 2003 dans les territoires palestiniens.