Être ou ne pas être vierge reste un grand tabou. Mais les apparences sont souvent trompeuses. Haro sur un thème très controversé. La période estivale est synonyme de festivités, c'est la saison idéale pour rompre avec le célibat, se faire passer la bague au doigt et la corde au cou au risque de s'étrangler. Quoi qu'il en soit, l'été semble être propice aux mariages. En effet, les cérémonies matrimoniales ont tendance à se multiplier durant cette période, et si certaines «traditions» ne figurent plus au menu, comme celle du fameux séroual, la virginité de la mariée est un sujet qui soulève moult réactions, et malgré les apparences, être ou ne pas être vierge reste un grand tabou. Haro sur ce sujet controversé. Qu'est-ce la virginité ? d'après le petit Larousse, la virginité est l'état d'une personne vierge, qui n'a jamais eu de relations sexuelles. Cependant, on a tendance à confondre virginité et hymen, alors qu'on peut très bien garder son hymen et avoir des relations sexuelles n'entraînant pas sa perte comme la sodomie ou le petting. Tant que la fille préserve son hymen, elle peut, si elle veut, faire ce qui lui plaît de son corps. Son hymen ne lui appartient pas, mais revient de droit à son futur époux, c'est son certificat d'authenticité, son tampon «fraîcheur garantie», la preuve de la bonne éducation que lui ont prodiguée ses tiers, bref, une fierté tribale. «Sincèrement, je ne pourrai pas épouser une fille qui n'est pas vierge, je n'ai pas envie de passer mes nuits à imaginer le nombre de ses conquêtes», avoue Yahya 24 ans. Karim, 30 ans estime que «peu importe qu'elle soit vierge ou pas, l'important est, qu'une fois mariée, elle respecte son mari et lui reste fidèle», non sans préciser que «la fille peut avoir recours à la chirurgie pour se refaire un hymen, ce dernier n'a plus aucune valeur alors». Malheureusement, ce dernier recours est devenu monnaie courante chez les jeunes filles qui n'hésitent pas à s'offrir un nouvel hymen et commencent ainsi leur vie conjugale sur un gros mensonge. Hakima a utilisé ce subterfuge et se justifie: «si Fayçal avait su que je n'étais pas vierge, il ne m'aurait jamais épousée. Quand je repense à sa fierté lors de notre nuit de noces, je ne regrette pas d'avoir menti». Latifa n'aurait jamais songé à bluffer son mari, d'ailleurs, elle n'a jamais eu de rapport sexuel avant son mariage, et pourtant, coup de théâtre, la nuit de ses noces, son «séroual» est resté immaculé. Heureusement pour elle, son mari a fait preuve d'une maturité exemplaire, et au lieu de s'emporter, il l'a accompagnée dès la semaine suivante chez un gynécologue. C'est là qu'ils ont appris que Latifa était bel et bien vierge, mais qu'elle avait un hymen dit complaisant qui ne saignait pas en se déchirant. Pour peu, elle aurait pu être répudiée. La «virginité» d'une fille est une chose plus ou moins relative, il est vrai que les relations sexuelles pré-maritales sont condamnées au vu de la loi et de la religion, cependant on ne peut nier l'existence de ce genre de relations tous milieux confondus. Le fait qu'une fille ait perdu son hymen, accidentellement ou de son plein gré, est certes déplorable d'un certain point de vue, mais ce n'est pas une raison non plus pour faire entrave à sa vie future et souiller à jamais sa réputation. Pensez à toutes celles qui font les cent coups tout en préservant la «preuve» de leur virginité et à celles qui, faute d'expérience, ou victimes d'un viol ou d'une chute à cheval, l'ont perdue accidentellement. Qui sont à plaindre ? Morale de l'histoire : les apparences sont souvent trompeuses. • Fatima Zahra Hamil