Expulsé des rangs du MNP pour avoir mené une fronde contre son chef, Saïd Chbaâtou fait les yeux doux à l'USFP. Saïd Chbaâtou faisait partie de la conjuration anti-Aherdan. Mais il a toujours pris soin de rester en retrait pour ne pas apparaître comme un détracteur du chef du MNP. Or, celui-ci, qui ne se trompe guère sur son monde et ceux qu'il a fait, savait à quoi s'en tenir avec le ministre de la Pêche. D'ailleurs, le vieux Amghar ne le compte plus parmi les troupes du Mouvement qu'il a intégré en 1995. M. Chbaâtou se répand autour de lui que tout jeune il avait milité au sein de l'UNEM et que le MNP n'était qu'une étape nécessaire dans son parcours. Autre argument asséné par l'intéressé : il faisait partie du Conseil de la jeunesse et de l'Avenir (CNJA)- dissous depuis quelques années- qui était dirigé par Habib Malki. Professeur à la faculté de droit de Rabat, il se présente aussi comme consultant de nombre d'organisations internationales dont le FAO, le PNUD, l'USAID pour le compte desquelles il a réalisé des études sur l'économie régionale du Haut Atlas central et sur le renforcement du système de planification au ministère de l'Agriculture. Aujourd'hui, le ministre est confronté à la planification de son destin politique immédiat. Ce natif de Itzer à Khénifra, âgé de 51 ans, compte un seul livre à son actif : un manuel de comptabilité nationale marocaine publié en 1982. Le secteur de la pêche doit normalement lui inspirer un ouvrage plus costaud sur la valeur ajoutée des sociétés mixtes dans le cadre d'un partenariat maroco-russe mutuellement avantageux aussi bien pour les personnes que pour les sardines. Quant aux grèves spontanément suscitées, elles méritent un bouquin intitulé : “ comment noyer le poisson, petit et grand, tout en affectant d'être jaloux des ressources halieutiques et proche du petit personnel marin“.