La Snecma vient d'annoncer, lundi 27 septembre, l'acquisition par sa filiale Labinal des actifs de la société marocaine Gespac Intégration, spécialisée dans la fabrication de câblages électriques. Un dossier épineux vient ainsi d'être clos. Il s'agit probablement du dernier acte dans le long feuilleton à rebondissements de la société Gespac: Labinal, filiale de Snecma vient de racheter officiellement les actifs de cette dernière, mettant ainsi fin au flou qui a enveloppé plusieurs mois durant cette affaire. Dans un communiqué diffusé lundi, le groupe souligne que cette acquisition réalisée va permettre à Labinal de satisfaire les fortes augmentations de besoins prévues par ses clients avionneurs dès 2005, en s'appuyant sur le personnel supplémentaire déjà formé. Installée à Temara, près de Rabat, Gespac Intégration emploie 200 personnes. La société, pour rappel, était une filiale du groupe Gespac, qui a déposé son bilan cet été. Bien vendue par Frantz-Pierre Bridoux, l'ex-PDG du groupe, pas moins de 120 millions de DH ont été injectés dans l'affaire, par plusieurs sociétés de capital-risque marocaines. Il s'agit de Capital Invest (groupe BMCE), Accès Capital (Fonds maroco - canadien), Maroc Invest (Upline-Tuninvest), Moussahama (filiale BCP) et Dar Tawfir, l'entité en charge de la gestion des actifs de CFG Group. Les ennuis de la société ont commencé le 31 juillet dernier, lorsque le tribunal de commerce de Montpellier (France), avait mis Gespac La Canourgue (Lozère) en redressement judiciaire. Celui-ci sauvait le site du Crès en ordonnant sa cession à Latelec. Devant le tribunal, l'expert du cabinet mandaté par le comité d'entreprise pour examiner les comptes de Gespac et les projets de reprise expliquait aux salariés comment leur entreprise s'est écroulée en quelques mois. Cavalerie, facturation de prestations très onéreuses, informations faussement rassurantes aux actionnaires…Un véritable fiasco auquel il fallait bien trouver une solution. À cette époque, la solution Latelec a été préférée à celle de Labinal, soutenue par Airbus. La presse régionale française avait fait écho des révélations du secrétaire du comité d'entreprise du site sur les instructions données au représentant d'Airbus - principal client de la société de câblage aéronautique – de haut lieu pour se ranger au projet de reprise présenté par Labinal. Ce spécialiste des câbles électriques qui appartient au groupe Snecma était sur les rangs face à Latelec, du groupe Latécoère. Labinal s'est présentée à l'audience avec un accord des autorités marocaines pour reprendre le site marocain de Témara. Elle avait même reçu une lettre de soutien à sa candidature signée du Premier ministre marocain. Les deux projets suscitaient des appréhensions diverses. Sur le plan social, les deux projets entendaient conserver l'intégralité du personnel du site de Crès, quelque 160 personnes. Mais Latelec souhaitait, elle, reprendre également ceux de La Canourgue (Lozère), une cinquantaine de personnes qui espèrent, eux aussi, éviter une liquidation judiciaire. Financièrement, l'offre de Latelec était, selon les informations de la presse française, plus importante : 5,7 millions d'euros contre 3 millions pour Labinal. Cette dernière société choisirait également la voie de la filialisation de l'entité Gespac quand Latelec opterait pour une intégration immédiate. Aujourd'hui, ces différents scénarios semblent êtres tranchés en faveur de l'option Snecma. Cependant, des questions persistent quant au futur statut de Gespac Maroc : la Snecma va t-elle regrouper en un seul pôle ses deux sites marocains? Affaire à suivre…