La gare routière Ouled Ziane à Casablanca a été conçue pour mettre fin au désordre qui caractérise le secteur du transport des voyageurs depuis des années. Mais c'est le contraire qui s'est produit. Explications. Après de longues études qui remontent à des années auparavant, la gare routière Ouled Ziane voit le jour vers la fin des années 1990. A l'intérieur de son enceinte, se trouvent restaurants, cafés, cybers,, salles de jeux, télé-boutiques, salles de coiffure, locaux commerciaux etc…Bref de quoi être un lieu d'animation non-stop. Elle est située sur le territoire du Conseil d'arrondissement Derb Soltane-El Fida. Par conséquent, dans l'esprit des citoyens, cette gare dépend des autorités locales de cette préfecture. Mais en réalité, c'est une réalisation du Conseil de la ville, (l'ancienne Communauté urbaine de Casablanca) dont elle dépend hiérarchiquement. Mais le pourtour et les parages dépendent des autorités de la préfecture de l'arrondissement Derb Soltane-El-Fida qui subit toutes les retombées négatives de la situation anarchique de cette gare. A raison d'un millier d'autocars qui y passent toutes les 24 heures, ce sont plus de 50 000 voyageurs qui transitent, en temps normal, par l'une des plus grandes gares routières de l'Afrique du Nord. Autrement dit, lors des périodes de vacances ou de fêtes, les chiffres sont tout à fait d'une autre dimension. Arnaque, hausse des prix sans aucun contrôle des services concernés, des guichets qui ferment sans prévenir….Ce qui entraîne un ensemble de problèmes qui demeurent jusqu'à nos jours sans solution et dont les héritiers ne sont que les autorités locales de Derb-Soltane. La densité de la circulation, la pollution à grande échelle, la présence de mendiants et de délinquants... Après qu'ils quittent l'enceinte de la gare, soi-disant à l'heure déterminée sur les billets ou sur les vitrines des guichets, les autocars s'arrêtent juste après la sortie, et attendent d'éventuels autres voyageurs dans un concert de klaxons qui dérangent jour et nuit les habitants des alentours. Il faut bien que tous les sièges soient occupés avant le départ, quitte à observer des retards de plusieurs heures. Les courtiers qui pratiquent «la criée» s'agitent dans tous les sens, faisant fi du respect des horaires du départ et les différents marchands ambulants collent aux voyageurs en montant dans les véhicules. Le ministère du Transport, et les transporteurs sont essentiellement responsables de cette situation en n'adoptant aucun mode de gestion. «Je fais le trajet Oujda-Agadir et on ne m'accorde que quelques minutes lors de mon passage par Ouled Ziane. Si mon car est à moitié vide, je ne peux pas poursuivre mon voyage ; donc en quittant la gare je suis obligé de faire du racolage en dehors de l'enceinte. J'ai des charges à payer.» explique le conducteur d'un autocar qui donne un peu les couleurs des «haltes» routières observées un peu partout dans les parages de la gare ou même en pleine autoroute. A cela s'ajoute une autre défaillance : la maintenance des gares privées dans presque tout. Et ce sont les autorités locales de Derb-Soltane qui doivent remédier à cette anarchie, sans aucune contrepartie. Les activités de cette infrastructure ne profitent nullement aux habitants de cette préfecture. De plus, chaque fois que la presse évoque les problèmes relatifs à la gare, c'est la préfecture Derb-Soltane-El Fida qui est citée. Certes cette dernière avait institué une commission depuis l'année 2000 pour étudier les problèmes sur place. Ainsi, ladite commission détermine la nature du problème et l'intervenant qui devrait le résoudre. Malheureusement, en l'absence de la notion même de la coordination, et la multiplicité des intervenants, les propositions de cette dernière demeurent sans écoute. Cela va sans parler des problèmes qui dépassent l'envergure de ladite commission. Toujours est-il que le calvaire des autorités locales s'amplifie de plus en plus. Le bilan d'une campagne d'assainissement de six jours, effectuée à la gare la semaine dernière, en dit long sur l'état des lieux. Près de 184 vagabonds ont été interpellés et acheminés vers le centre Tit Mellil et quelque 142 personnes ont été présentées à la police pour examen de situation !! Comment faire pour remédier à cette situation désolante d'une gare qui se voulait moderne sans que chaque intervenant ne fasse convenablement son travail ?