Dans une conjoncture financière difficile, le groupe joue la carte de la prudence. Il vient de repousser l'émission obligataire qu'il avait programmée pour refinancer sa dette. Le groupe Accor opte pour la prudence. Compte tenu de la volatilité observée à la Bourse de Paris, ainsi que des turbulences qui secouent la plupart des places mondiales, le géant hôtelier a décidé de repousser l'émission obligataire qu'il avait programmée pour refinancer sa dette. Cet emprunt devait porter sur un montant de 500 millions d'euros et sur une durée de sept ans. Le report de l'opération devrait être d'au moins deux ou trois semaines. Dans une conjoncture, il est vrai, défavorable, le pôle loisirs et tourisme d'Accor s'achemine vers de nouvelles pertes cette année. Chargé de sa reprise en main depuis septembre 2001, Benjamin Cohen, membre du directoire d'Accor en charge des finances et des participations, a indiqué en juin avoir pour objectif des comptes à l'équilibre en 2003. Couvrant l'hôtellerie (220 établissements), les agences de voyages sous les ombrelles de Carlson Wagonlit Travel et de Frantour (270 points de vente en France, 18 en Belgique et 330 en Espagne), la fabrication de forfaits, et la filiale diversifiée Go Voyages, le pôle loisirs et tourisme d'Accor a généré un volume d'affaires de 400 millions d'euros l'an dernier, avec un résultat négatif de l'ordre de 5% du volume, soit environ 20 millions d'euros. Le groupe s'est globalement donné deux lignes de conduite : d'une part, «adapter la voilure» à la conjoncture ; d'autre part, «fixer un cap pour l'avenir». Concernant le premier point, est notamment engagé le désengagement du tour operating, la fabrication de voyages à forfait, hors de France. Après la cession des activités italiennes, suisses et belges au transalpin CIT, avec lequel Accor a noué une alliance l'an dernier, le groupe hôtelier prépare sa sortie avec la vente de la partie espagnole, Tiempo Libre Mundicolor. Des discussions sont en cours avec un éventuel acheteur autre que les co-actionnaires du TO espagnol, les propriétaires du groupe Marsans. En France, le recentrage se traduit par un renforcement des établissements Accor dans le parc hôtelier retenu.