Au menu de l'édition 2002 du Salon de Farnborough dédié à l'aéronautique mondiale, l'impact des événements du 11 septembre sur l'activité des constructeurs. Ces derniers n'arrivent toujours pas à sorti de la crise. Le salon de Farnborough (au sud de Londres) expose à partir d'aujourd'hui la fine fleur de l'aéronautique mondiale, l'occasion d'un bilan de santé pour les constructeurs d'avions commerciaux toujours en crise dix mois après les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. Il est improbable que l'édition 2002 du salon britannique, au deuxième rang mondial après Le Bourget (nord de Paris), réitère le montant record de commandes d'il y a deux ans, soit 52 milliards de dollars. La fragilité des compagnies aériennes, et les doutes qui planent sur leur faculté à se rétablir au rythme prévu, pèsent sur l'aéronautique civile, les deux grands rivaux du marché des avions de plus de cent places Boeing (Etats-Unis) et Airbus (Europe), mais aussi les constructeurs d'avions régionaux Bombardier (Canada) et Embraer (Brésil). Les grandes compagnies traditionnelles en Europe et aux Etats-Unis subissent, à notre avis, un ralentissement de leur rythme de reprise depuis les attentats terroristes de l'an passé, estime JP Morgan dans une étude. Si les bénéfices des compagnies ne s'améliorent pas fortement, nous pensons que les commandes d'avions vont chuter l'an prochain", prévient l'établissement. Selon l'Association internationale du transport aérien (IATA), les pertes des compagnies aériennes pourraient être divisées par deux cette année, mais atteindraient encore entre 4 et 8 milliards de dollars. Dans ces conditions, difficile de risquer un pronostic de commandes pour le salon. Virgin Blue, la compagnie à bas prix australienne, serait proche d'une décision d'achat d'avions. La compagnie EasyJet négocie aussi depuis plusieurs mois une acquisition de quelque 75 appareils. Les deux sociétés opèrent actuellement uniquement avec des Boeing, mais ont laissé entendre qu'Airbus avait sa chance. Selon le président d'Airbus Noël Forgeard, l'aéronautique traverse bien une crise car le marché mondial risque d'être de l'ordre de 300 à 400 avions cette année contre 800 à 900 dans les bonnes années. Lors de l'inauguration mardi du site d'assemblage final de l'avion géant A380 à Toulouse (Sud de la France), il a indiqué qu'un ou deux nouveaux clients, peut-être un japonais, pourraient s'engager pour cet appareil. Il mise sur un redressement du transport aérien vers fin 2002. Airbus prévoit de livrer 300 avions cette année et autant l'an prochain, Boeing 380 en 2002, et entre 275 et 300 en 2003. Phil Condit, le patron de Boeing, prévoit une faiblesse persistante du marché jusqu'en 2003. Pour lui, il serait illusoire de tenter de prédire quand une reprise du marché commercial se produira.