La conférence de presse conjointe donnée, mercredi 17 juillet, à Rabat par les deux responsables de la diplomatie marocaine a projeté une lumière crue sur la mauvaise foi espagnole. Le gouvernement espagnol a failli à ses engagements pris envers le Maroc sur l'affaire de Leïla. C'est en ce qu'a affirmé Mohamed Benaïssa lors d'une conférence de presse animée à Rabat, mercredi 17 juillet, aux côtés du secrétaire d'État aux Affaires étrangères, Taïb Fassi Fihri. Selon le ministre des Affaires étrangères, les autorités espagnoles avaient accepté une proposition marocaine via une médiation américaine dans la nuit de mardi à mercredi. Teneur de cette offre : le Maroc s'est engagé à se retirer de l'îlot en question à condition que l'Espagne s'engage à son tour de ne jamais y débarquer. Cet accord aurait été confirmé à Mohamed Benaïssa lors d'un entretien téléphonique avec son homologue espagnol, Ana Di Palacio, vers 3 heures 40 mercredi 17 juillet. Surprise quelques instants plus tard, les forces espagnoles envahissent l'île à grands renforts militaires. Mohamed Benaïssa a donné des détails sur son entrevue avec Mme Di Palacio : celle-ci a tenu “un discours quelque peu nerveux dans la mesure où elle demandait et exigeait le retrait immédiat des éléments de la sécurité marocaine à cette heure incongrue de la nuit afin qu'elle puisse par la suite rencontrer le ministre marocain“. Or, les officiels espagnols nient avoir pris un tel engagement. Bien sûr, les paroles s'envolent… Après cela, c'est à une inversion des rôles à laquelle nous avons assisté : l'Espagne qui conditionne son retrait de l'îlot par la promesse du Maroc de ne pas y envoyer de nouveau ses troupes… L'Espagne impose son diktat de faire d'un territoire marocain une zone démilitarisée, expliquant par la même que son invasion de l'îlot procède de la légitime défense. Voilà, on vous agresse chez vous, on jette vos soldats au nom du droit de se défendre. On nage en plein délire. Madrid qui perd le sens des réalités. Les deux responsables de la diplomatie marocaine ont contesté avec véhémence les affirmations de l'ambassadeur d'Espagne au Maroc. Après avoir regagné son pays en consultation, celui-ci a déclaré que “l'opération marocaine sur l'îlot de Leïla participait d'une volonté de démantèlement de toute la présence espagnole en Afrique du Nord“. On intente au Maroc des procès d'intention alors qu'il a installé un poste de surveillance dans l'îlot pour la lutte contre le trafic de drogue et l'émigration clandestine. M ; Taïeb Fassi Fihri a également révélé que que l'Espagne a déployé des militaires s sur deux autres rochers dans la baie d'Al Hoceima au large d'Ajdir, qui font l'objet du contentieux historique entre les deux pays. Le secrétaire d'état aux Affaires étrangères a résumé le sentiment général en soulignant que “ nous avons été extrêmement choqués par l'attitude, le comportement et la méthode (espagnole) qui nous rappelle un passé que nous pensions révolu“.