Le congrès de la Gauche socialiste unifiée s'est déroulé non sans problèmes. S'accrochant au poste de secrétaire général, Mohamed Ben Saïd a failli tout gâcher. Finalement, l'accouchement du nouveau parti de la Gauche socialiste unifiée (GSU) ne s'est pas fait dans l'aisance, non sans retard et le résultat n'est toujours pas probant. Conçu en grande pompe par trois formations en plus d'anciens cadres de l'ex-extrême gauche, gravitant depuis un certain temps autour de l'Organisation de l'action démocratique et populaire (OADP), le GSU a terminé en queue de poisson sa troisième journée de ce qu'il est censé être son congrès constitutif. Ouvert samedi, ce congrès, dont la séance d'ouverture a été marquée par la présence de dirigeants des partis politiques (USFP, Istiqlal, PPS, Forces citoyennes, comme par hasard, et surtout des représentants de la mouvance islamiste, admettons que c'est explosif comme cocktail), la deuxième séance devant élire les membres du comité central a tourné court. Le vieux leader, Mohamed Ben Saïd, chef depuis toujours de l'OADP, a fait volte-face. Contrairement aux accords conclus avec ses nouveaux partenaires, il a décidé de briguer le mandat du SG, alors qu'il devrait être désigné président d'honneur. Même son allocution d'ouverture des travaux du congrès s'apparentait à un discours d'adieu, disent aujourd'hui ses détracteurs. Ni Omar Zaidi, du Mouvement pour la démocratie, ni les bouillonnants représentants des Démocrates indépendants -une antinomie politique primaire, encore moins les amis d'Ahmed Herzenni, plus proche de l'OADP, n'ont rien pu faire pour faire entendre raison à celui qui a tenu tête aux Français et Espagnols réunis du temps de l'Armée de libération nationale… Durant environ trois heures, le congrès a été bloqué et n'a pu être dénoué qu'après l'annonce – astucieuse - du retrait de M. Bensaïd, celui–là même qui disait haut et fort, il y a à peine quelques jours, qu'il voulait sa retraite pour se consacrer à l'écriture de ses mémoires. Il n'en fut finalement rien puisque le lendemain, les partisans du chef sont revenus à la charge. Mais, apparemment, certains postes de responsabilité s'avèrent difficiles à quitter, y compris au sein de ceux qui se proclament de la démocratie radicale. Cela dit, dans les coulisses du congrès, deux noms reviennent sans cesse dans les pronostics concernant le poste du secrétaire général. Brahim Yassine, qui appartenait à l'OADP avant sa dissolution et Ahmed Herzenni, un chef historique de la gauche radicale. Ceci, sans oublier le phénix Ben Saïd.