Roger Federer a littéralement écrasé Lleyton Hewitt en finale de l'US Open, s'adjugeant haut la main son troisième Chelem pour la seule année 2004 et signant ainsi un petit Chelem pour la saison. Chronique d'une entrée de plain-pied dans la légende du tennis. Le Suisse n'aura fait qu'une bouchée de l'Australien. Roger Federer s'est, assurément, lourdement imposé lors de la finale de Flushing Meadows face à Lleyton Hewitt (6-0, 7-6 (7-3) 6-0). Un score qui en dit long cette victoire magistrale qui, au delà du trophée y inhérent, aura permis à la fine raquette suisse de signer plusieurs réalisations. En effet, depuis Mats Wilander en 1988, Federer est le premier joueur à remporter trois Grand Chelem la même année (Open d'Australie, Wimbledon et l'US Open). Avant Matts Wilander, Jimmy Connors l'avait accompli en 1974 et Rod Laver est le dernier joueur à avoir enlevé les quatre tournois majeurs la même année, c'était en 1969. Autre réalisation, le Suisse a inscrit en lettres d'or son nom dans les annales de l'US Open grâce au double (6-0) infligé à Lleyton Hewitt. Une œuvre qui a été enregistrée, pour la dernière fois, en… 1884. Autant dire que le passage de Federer est assimilable à celui d'un véritable hurricane. Du haut de ses 23 ans et numéro un mondial, le Suisse semble bien parti pour attaquer le record de Pete Sampras, qui a 14 Grands Chelems à son actif mais qui n'était classé que 4e à cet âge là. Lors de la finale disputée dimanche, Federer allait démontrer la raison pour laquelle il mérite son statut de numéro 1. Dès l'entame, il afficha ses velléités et imposa son rythme à la rencontre. Un rythme nettement plus élevé que ce que présageait cette finale. Il a vite fait de dicter sa loi à l'Australien, qui s'est subitement retrouvé face à une machine tennistique impitoyable. Le score du premier set, achevé en moins d'une vingtaine de minutes, fait office de témoin irréfutable. « J'ai pris le départ que je voulais, dont je rêvais. C'est un sport très exigeant, la saison est longue, il n'y a pas beaucoup de temps pour se reposer. C'est pourquoi je suis reconnaissant après chaque victoire, après chaque succès en Grand Chelem. Vous ne savez jamais s'il s'agit de la dernière », avait souligné Federer dans une déclaration reprise par l'Associated Press. L'amorce de la deuxième manche laissait penser qu'elle serait identique à sa devancière ; on y était presque, du moins au tout début. Et pour inscrire son premier jeu sur le tableau afficheur, Lleyton Hewitt dû attendre le troisième jeu de la seconde manche. Sortant de sa torpeur, occasionné par un premier set foudroyant, Hewitt commençait à peine à rentrer dans le match. Nanti d'une riche expérience, il finit par s'accrocher au rythme effréné de son adversaire helvète. Son labeur finit par payer et arriva même à toiser du regard son challenger, puis par le pousser au jeu décisif. Un retour qui laissait penser que la vapeur allait être renversée. Rien de cela. Federer rafla la mise et se lança dans un troisième set aussi fulminant que le premier. Les balles assassines pleuvaient de partout sur un Hewitt liquéfié, jusqu'à la fin des échanges. Au passage, Roger Federer aura surclassé Lleyton Hewitt au niveau de tous les aspects de la rencontre. En effet, le Suisse a réalisé 40 coups gagnants contre 12 pour son adversaire, 11 aces contre 1 et 7 breaks contre un seul pour l'Australien 1.