Le sort de notre grand champion Brahim Boulami est entre les mains du TAS (Tribunal arbitral du sport) après avoir été suspendu, injustement, par l'IAAF pour une durée de deux ans. Boulami est ainsi doublement condamné. La suspension l'a privé des championnats du monde qui ont eu lieu récemment à Paris, comme elle va le priver des Jeux Olympiques d'Athènes de 2004. Le coup est dur pour un gars qui a dépassé la trentaine et qui comptait terminer sa carrière en apothéose. Le sort de notre grand champion Brahim Boulami est entre les mains du TAS (Tribunal arbitral du sport) après avoir été suspendu, injustement, par l'IAAF pour une durée de deux ans. Boulami est ainsi doublement condamné. La suspension l'a privé des championnats du monde qui ont eu lieu récemment à Paris, comme elle va le priver des Jeux Olympiques d'Athènes de 2004. Le coup est dur pour un gars qui a dépassé la trentaine et qui comptait terminer sa carrière en apothéose. Il est dans l'ordre qu'une peine inévitable suive une faute avérée. Sur ce point, la Fédération Royale Marocaine d'Athlétisme (FRMA) s'est montrée digne de son rôle de tuteur. La FRMA a innocenté Boulami après les accusations manifestées par l'IAAF et a pris sa défense car ces accusations n'ont jamais été démontrées. Ce qui ne fut pas le cas pour une autre athlète, en l'occurrence Asmae Laghzaoui que la même FRMA a suspendu, quoique l'intéressée clamait haut et fort son innocence. Donc, si la FRMA prend la défense de Brahim, c'est qu'elle est certaine de l'injustice commise à son égard. Il est vrai que l'iniquité semble tolérable quand elle est assez incohérente pour paraître involontaire. La FRMA n'aurait jamais osé faire face à l'IAAF si elle n'était pas sûre de sa position. Au-delà de toute notion de sympathie, nos responsables d'Athlétisme ont senti qu'il y a anguille sous roche. Car le déroulement de la contre-analyse qu'avait subie Brahim fut hautement suspect dans la mesure où le représentant de la FRMA fut interdit d'y assister comme le stipule le règlement de l'IAAF. Cependant, beaucoup d'autres points, d'ordre technique et scientifique, demeurent sans explications. C'est comme si l'instance internationale guettait la moindre occasion pour se débarrasser d'un nouveau recordman Marocain. Boulami s'est octroyé le record des 3000 m steeple. Une discipline qui est le fruit de l'imagination débridée des étudiants d'Oxford qui s'étaient mis dans l'esprit d'imiter les courses de chevaux, reproduisant à l'identique les parcours de saut d'obstacles avec haies, ruisseaux et, pour parfaire la similitude, handicap poids pour ces athlètes d'un genre nouveau. Le steeple-chase devint discipline olympique dès 1900. L'accusation de Boulami lui a causé beaucoup de tort, son moral a reçu un de ces coups en raison de cette suspension inattendue. Cependant, en bon croyant, Brahim ne désespère pas que le destin finira par l'acquitter, car au fond de lui, il n'a jamais été question de toucher à une quelconque substance dopante à un moment où les contrôles anti-dopages, à l'improviste, sont devenus monnaie courante lors de toutes les compétitions sportives. Il faut être sérieusement déconnecté pour songer à un tel acte faisant fi des grands risques qui l'entourent. On ne jugera jamais bien des hommes si on ne leur passe pas les préjugés de leur temps.