La récente Assemblée générale de cette discipline, suite à laquelle Nezha Mouaddab fut désignée présidente de la fédération de tutelle, semble ne pas avoir été prise en compte par les responsables du sport au niveau de la primature, en dépit de plusieurs verdicts légitimant le nouveau bureau fédéral. Véritable capharnaüm que celui où s'enlise le sport d'escrime au Maroc. Les divers tournois qui faisaient sa richesse ayant quasiment disparus de la circulation, l'on est en mesure de se poser des questions sur le devenir de ce sport noble. Aussi, les eaux troublent où nage l'actuel bureau fédéral est à même de susciter bien des inquiétudes. Tout a commencé au mois d'avril 2004. Nezha Mouaddab et son équipe décident de tenir une Assemblée générale. Dans les règles de l'art, le staff précité désigne une commission préparatoire pour baliser le terrain. Selon Mme Mouaddab, la liste mise à sa disposition comprenait 22 clubs d'escrime affiliés à la fédération. « Ils furent informés de la tenue de ladite assemblée, de même que le furent diverses instances, ainsi que le secrétaire général du département des sports, Abderrahmane Zidouh. La commission préparatoire lui adressa une correspondance et rendez-vous fut pris. Seulement, celui-ci l'a reporté de deux jours en raison de la présence de Joseph Blatter au Maroc. Le troisième jour était le jour J. Nous avons tenu notre Assemblée générale en présence de 16 clubs, ce qui signifie que le quorum a été atteint et que l'assemblée a été déclarée légale », souligne Nezha Mouaddab. À l'issue de ses travaux, l'AG désigna le nouveau bureau fédéral, présidé par Mme Mouaddab. Le procès verbal de l'assemblé, ainsi que d'autres documents ont été adressés au Wali de Casablanca, M'hamed Driyef, qui leur aurait délivré le récépissé y inhérent, preuve de la validité de l'AG et de ce qui en est ressorti. Cependant, le nouveau bureau fédéral ne pouvait appréhender que le pire restait à venir. « Tout était OK sauf pour M. Zidouh, qui infirma tout ce qui a été décidé lors de l'AG, invalidant celle-ci et en donnant raison au groupe régissant les 6 clubs restants. Ce dernier ne s'est pas fait prier pour retirer 250.000 DH du compte de la fédération, représentant la subvention accordée par la Primature », explique Mme Mouaddab, soulignant avoir, par la suite, saisi M. Zidouh pour détournement de fonds. «Il désigna une commission interne pour faire la lumière sur le sujet, mais celle-ci a vite fait de mettre un terme à son travail». Le nouveau bureau fédéral n'avait d'autres alternatives que de recourir à la justice. Pas moins de cinq verdicts auraient été prononcés en faveur de Nezha Mouaddab et son staff, légitimant leur bureau et l'Assemblée qui l'a désignée. Par la suite, au niveau du secteur des sports, on décida d'appliquer l'Article 22 sur le tout nouveau bureau fédéral et un comité provisoire fut désigné par celui-ci. À noter que l'article en question n'est applicable qu'en cas de détournements de fonds. Or, le nouveau bureau venait à peine de se saisir du flambeau et n'avait pas encore mis sa main à la pâte. « Nous venions à peine de déposer une autre plainte contre un faux rapport financier, élaboré par un fiduciaire qui n'existe même pas et nous en avons les preuves », rappelle Mme Mouaddab. Aujourd'hui, les soucis de la nouvelle présidente vont au-delà du sport d'escrime. En effet, Nezha Mouaddab se dit préoccupée par la réaction des instances internationales, auxquelles une copie du jugement a été adressée, et qui se retrouveraient, lors de tournois internationaux, avec deux instances représentant l'escrime marocaine : le bureau fédéral légalement désigné et le comité provisoire nommé par le secteur des sports. « La gravité aura atteint son paroxysme car c'est la crédibilité même de la justice marocaine qui sera remise en question. Les jeux panarabes se dérouleront au mois d'octobre en Algérie. Comment réagira la Confédération arabe à la vue de deux entités représentant le même pays ? Alors qu'ils sont au courant que la justice a dit son mot et que seul le bureau fédéral est à même d'assurer la participation du Maroc. Sincèrement, les enjeux sont d'une gravité absolue», s'exclame Nezha Mouaddab. Au passage, celle qui fut une escrimeuse de talent, se dit prête à ne pas toucher un seul sou sortant des caisses du département des sports, et d'être en capacité de redorer le blason de l'escrime marocaine avec les moyens de bord. «M. Zidouh est indigne du poste qu'il occupe pour avoir fait ce qu'il a fait. Personnellement je le défie (…) Nous sommes capables de faire des réalisations grandioses sans les moyens financiers qu'il est censé mettre à notre disposition, on les lui laisse et il n'a qu'à en faire l'usage qu'il souhaite, s'il en a les prérogatives », tranche Nezha Mouaddab sans l'ombre d'une hésitation.