Après avoir reçu, à deux reprises, le PDG de la RAM, les membres de la commission de l'Intérieur ne semblent plus considérer la RAM comme une "affaire". La prestation de Mohamed Berrada, PDG de la RAM, devant les membres de la commission de l'Intérieur à la Chambre des représentants, a été, de l'avis de tous, "exceptionnelle". Malgré quelques critiques faites au mode de gestion de la RAM, les députés ne veulent plus en faire une affaire. La première rencontre avec la commission a eu lieu le 1er septembre. Et la seconde s'est tenue une semaine plus tard. Berrada, qui a reporté à plusieurs reprises son face-à-face avec les parlementaires, a finalement réussi à ensorceler ses plus virulents détracteurs. Son intervention, bourrée de chiffres et d'optimisme, a laissé les députés sans voix. Et pourtant, à l'occasion de la grève des pilotes, certains députés avaient sévèrement critiqué l'attitude du PDG de la RAM et ont même exigé un droit de regard sur la gestion de la compagnie. Le groupe du RNI avait même demandé à la Chambre la constitution d'une commission d'enquête sur la RAM. Cette commission aurait joué le même rôle que celle qui s'est penchée sur le dossier du CIH. Le RNI a du mal à convaincre ses partenaires de la majorité à voter pour la création de la commission d'enquête. En tout cas, lors de la réunion de la commission de l'Intérieur, le mercredi 8 septembre, Driss Lachgar président du groupe de l'USFP et M'hamed Azelmad, député de Sefrou, ont lancé un message implicite à l'attention du RNI. Ils ont tout simplement estimé qu'il n'était pas nécessaire de revenir sur les erreurs du passé commises à la RAM. Drôle de manière de contrôler la dilapidation des deniers publics. Une chose est donc sûre: pédagogue, M.Berrada a fait preuve d'un pouvoir de persuasion à l'égard des membres de la commission de l'Intérieur.