Le quatrième round des négociations agricoles entre le Maroc et l'Union Européenne n'a pas abouti aux résultats escomptés. Chaque partie réclame plus de concessions de l'autre. Les attentes des exportateurs marocains sont tombées à l'eau. Ils espéraient que le quatrième round des négociations entre le Maroc et l'Union Européenne puisse aboutir à un début de consensus sur les questions qui demeurent au centre des différends entre les deux parties. Si l'échec qui a entaché ce cycle de discussion a eu comme un effet de choc auprès des agriculteurs exportateurs, il a été prévisible du côté des négociateurs. Et pour cause, le dossier est tellement complexe qu'un accord commun portant sur les concessions qui doivent émaner des deux parties serait difficile à obtenir. L'objectif final étant de parvenir à la conclusion d'un protocole sur la libéralisation des échanges agricoles. Les concessions dont il s'agit concernent l'ouverture réciproque des marchés aux produits provenant de l'autre partie. Les Européens réclament au Maroc de procéder à un démantèlement progressif des droits de douane actuellement en vigueur et auxquels sont assujettis les produits européens. Les Marocains, quant à eux, exigent qu'une contrepartie leur soit accordée. En plus du régime préférentiel pour l'exportation de la tomate sur le marché européen, ils demandent à ce qu'ils puissent exporter dans le cadre du droit commun. En d'autres termes, le contrat que les deux parties auront à conclure doit reconnaître au Maroc le droit d'exporter dans les mêmes conditions que les pays qui ne sont pas liés par un accord avec l'UE. Lors du meeting euro-marocain tenu lundi 8 juillet à Bruxelles, la partie européenne a estimé que les concessions exprimées dans le cadre des propositions marocaines sont loin d'être suffisantes. Le Maroc avait proposé une offre diversifiée qui concerne une réduction de droits de douane proportionnellement à la sensibilité du produit. La demande des Européens a un caractère plus global puisqu'elle suggère que ses produits puissent pénétrer sans grandes contraintes le marché marocain. Sont cités les céréales, le lait et ses dérivés, les produits de la viande et tous des produits qui profitent d'une grande subvention. Le hic se situe à ce niveau. Aicha Belarbi, Ambassadeur du Maroc auprès de l'Union Européenne, avait déclaré dans un entretien accordé à la deuxième chaîne nationale qu'aucune ouverture ne peut être tolérée si elle peut avoir des effets négatifs sur le produit national et des agriculteurs marocains. Constatant que les négociations titubent, il a été décidé de les reporter à une date qui n'a pas encore été fixée. Pourvu que cette fois soit la bonne.