Le gouvernement et les centrales syndicales sont parvenus à un accord sur les revendications des administrateurs. Ministre chargé de la Modernisation des secteurs publics, Mohamed Boussaïd a réussi son premier test depuis sa nomination en juin 2004. Mohamed Boussaïd, ministre chargé de la Modernisation des secteurs publics, a réussi le premier grand test depuis sa nomination le 8 juin 2004. Et pour cause, le dossier revendicatif des administrateurs et corps assimilés est devenu, avec le temps, une véritable affaire, un obstacle insurmontable que le Premier ministre avait fini par s'en occuper personnellement. Le dossier traîne effectivement depuis 4 ans. Mais pendant les deux dernières années, les administrateurs ont laissé éclater leur colère. Pratiquement chaque semaine, ils organisaient des sit-in, des grèves et des arrêts de travail. "Un bras de fer qui a fini par injecter dans le dossier une composante psychologique, difficile à briser", reconnaît Boussaïd. Ce dossier concerne 41.000 fonctionnaires et c'est réellement le dernier gros dossier depuis le démarrage du dialogue social en 1998", rappelle le ministre. En tout cas, dès les premières heures de sa nomination, Boussaïd a tenu à prendre en charge l'affaire. S'en est suivi une série de rencontres avec les principales centrales syndicales. "Plus de 25 heures de réunions marathoniennes", assure-t-il. Et le résultat est plus que probant. Les protagonistes se sont mis d'accord sur une solution à mi-chemin entre les revendications syndicales et les propositions gouvernementales. Alors que les centrales exigeaient carrément un alignement du statut des administrateurs sur celui des ingénieurs, le gouvernement, quant à lui, ne voulait pas aller au-delà d'un alignement sur le régime indemnitaire des enseignants. La différence est énorme. Dans le premier cas, d'autres catégories de fonctionnaires risquaient de revendiquer une augmentation. Si l'Etat avait répondu favorablement à la demande des administrateurs, l'ensemble des impacts budgétaires de cette décision aurait atteint les 3,7 milliards de DH par an. Un chiffre colossal. En revanche, "le gouvernement proposait un alignement sur le statut des enseignants, ce qui nécessiterait annuellement une enveloppe de 830 millions de DH supplémentaires". Une somme, d'ailleurs, déjà comptabilisée dans le budget 2004, précise le ministre. Le mur psychologique étant brisé, les pourparlers entre gouvernement et syndicats ont amorcé un virage salutaire. Ces derniers ont réussi à revaloriser leur régime indemnitaire en obtenant un peu plus que le statut d'enseignant, mais un peu moins que celui des ingénieurs. Un résultat plus qu'honorable pour les administrateurs. Leur militantisme et leur persévérance ont fini par payer. Les augmentations se feront rétroactivement, et ce depuis le 1er juillet 2003 et sur trois ans. A titre d'exemple, un administrateur de l'échelle 10, échelon 1, bénéficiera d'une augmentation de 1.050 DH mensuellement. Quant à celui de l'échelle 11, échelon 1, l'augmentation sera de 2.350 DH par mois. L'impact de cet accord, que l'UMT n'a pas encore clairement applaudi, est chiffré à 930 millions de DH, ce qui ne devrait pas déranger outre-mesure le ministre des Finances, Fathallah Oualalou. En tout cas, le ministre de la Modernisation des secteurs publics veut faire d'une pierre des coups. Une fois l'accord signé, Boussaïd élaborera un statut unique pour tous les administrateurs, ce qui lui permettra d'y regrouper au moins une vingtaine de statuts. Maintenant que ce dossier est réglé, Boussaïd peut s'attaquer aux véritables missions qu'il s'est assignées. "Il s'agira de concevoir les véritables réformes des secteurs publics et des fonctionnaires", promet le ministre.