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Comment communiquer en période de crise ?
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 05 - 07 - 2002

Il faut attaquer le gouvernement, sauf un ministre, bien sûr, et mettre en cause l'Etat qui n'a pas pu, avec ses appareils, ses services, sa diplomatie et ses moyens, protéger un pauvre ministère démuni et son agence pour l'emploi contre des escrocs internationaux qui ont trompé leur ingénuité citoyenne, leur naïveté civique et leur bonne foi nationaliste et patriotique.
Tous les spécialistes en communication vous le diront : la communication en période de crise est une technique éprouvée, qui a ses propres méthodes, ses règles et son savoir-faire professionnels. C'est tout sauf de l'improvisation. Les canevas, les modèles, les axes et les stratégies de communication doivent être prêts, validés et testés avant l'avènement de la catastrophe. Seule cette anticipation fondamentale et globale peut garantir la réussite de la gestion d'une crise catastrophique avec ses lourdes conséquences psychologiques et ses drames sociaux traumatisants.
Si nous prenons par exemple, et cet exemple est vraiment fortuit, le cas des 30 000 emplois fictifs dans des bateaux de croisière proposés et validés par l'Anapec en s'appuyant sur une offre douteuse d'une compagnie émiratie sulfureuse, Al Najat Shipping LLC, nous sommes face à un vrai problème. Soit les 30 000 chômeurs marocains prétendant à un emploi non qualifié sur un bateau de croisière sont pris jusqu'au dernier, et c'est ce que nous souhaitons pour nos concitoyens et notre pays, il n'y a plus de problème. Il faut ranger son manuel de gestion de crise et remercier Dieu le Tout-Puissant pour cette aubaine miraculeuse et féliciter les jeunes «lauréats» en espérant qu'ils apprendront vite à être, sous les tropiques baignés de soleil écarlate et d'eaux délicieusement bleues, de bons marins, de bons barmans, de bons animateurs, de bons cuisiniers, de bons officiers de quart, de bons polyglottes et de bons navigateurs dans les Caraïbes, les îles grecques, les Tuamotus et surtout en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Bravo.
Et si cette affaire ne marchait pas ? Alors là, il y a deux solutions ; soit faire appel à une gestion sécuritaire de la crise ou sortir, ce qui est plus raisonnable, son manuel de gestion de crise et appliquer scrupuleusement ses préceptes. Pour l'approche sécuritaire, c'est simple, il faut sortir les gourdins et disperser les hordes de chômeurs sales, agressifs et dépenaillés qui troublent l'ordre public par leurs manifestations non autorisées. Des dizaines de milliers de gueux qui demandent à ce que l'on leur rembourse les 900 dirhams dont ils ont été soulagés par une clinique casablancaise pour une pseudo visite médicale de pré-embauche pour une embauche qui n'a jamais eu lieu dans des bateaux qui n'existent que dans l'imagination d'un escroc génial, ça fait désordre. Ça contrarie la transition démocratique, les processus divers et multiples en cours, la mise à niveau, les grands équilibres, la croissance, les investissements étrangers et la volonté de changement. Voilà pour l'option gourdins.
Pour l'autre option, il faut trouver un lampiste et lui faire porter méthodiquement le chapeau. Il faut le stigmatiser, le salir, faire douter de ses compétences, le renier, le jeter en pâture à l'opinion publique, sortir son passé qui doit toujours être obscur et couper tout lien avec lui. Le fusible pétera, le courant n'ira pas, avec un peu de chance, plus haut vers la tutelle éventuellement. Le patron actuel de l'Anapec est peut-être éligible à cette fonction.
Ensuite il faut crier au complot politique fomenté par des milieux interlopes dont on ne connaît ni les motivations ni les objectifs. Il faut mettre en cause, notamment à la télé chez Malika Malak, c'est mieux, une certaine presse quotidienne et francophone paraissant à Casablanca et qui est l'organe (je vous rappelle que c'est toujours la fonction qui crée l'organe) d'expression occulte de ces milieux interlopes. ALM peut proposer ses services pour cette tâche si le journal est bien motivé. C'est à discuter, nous sommes ouverts. Finalement, il faut attaquer le gouvernement, sauf un ministre, bien sûr, et mettre en cause l'Etat qui n'a pas pu, avec ses appareils, ses services, sa diplomatie et ses moyens, protéger un pauvre ministère démuni et son agence pour l'emploi contre des escrocs internationaux qui ont trompé leur ingénuité citoyenne, leur naïveté civique et leur bonne foi nationaliste et patriotique.
Dans la foulée, il faut également dire, haut et fort, que le gouvernement, moins un ministre, a fait dans le complot électoral avant les législatives pour faire échouer le parti du ministre sain et du directeur salubre de l'Agence en question. Avec tout ça, vous êtes parés, vous passez entre les mailles du filet. Mais si quelqu'un vous demande où est passé le fric, taisez-vous. Ça risque d'être plus dur car le seul manuel qui prévoit de gérer ce sujet, ce n'est pas celui de la gestion de crise, c'est le code pénal. Et ça c'est une autre affaire.


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