Le Maroc et l'Ethiopie sont les seuls pays au monde à avoir présenté des engagements de réduction des gaz à effets de serre jugée «suffisants» par les ONG œuvrant dans le domaine du climat. L'une d'elles, Climate Action Tracker, avait évalué les engagements de 52 des pays participants à la COP21. Ces 52 pays représentent, à eux seuls, 79,3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Outre le Maroc et l'Ethiopie, le reste de la planète a prévu des mesures présentées comme moyennes ou inadéquates. Cette dernière catégorie englobe des pays comme le Canada, l'Australie, la Russie, le Japon ou encore l'Argentine. Les engagements des Etats-Unis sont, eux, «moyens», tout comme ceux de la plupart des pays d'Europe de l'Ouest, du Brésil et de l'Inde. Après le Gabon, le Maroc a été le deuxième pays africain à rendre publics ses engagements pour le climat en juin dernier. Parmi les mesures promises par le Royaume figure, notamment, une réduction de 13% des émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2030 par rapport à 2010, qui pourrait même atteindre 32% en cas de soutien international. L'envoyé spécial du président français pour la protection de la planète, Nicolat Hulot, avait alors qualifié les engagements du Maroc d'«assez ambitieux». La concrétisation de cet engagement reste, néanmoins, tributaire des aides qu'attend le royaume car, selon Hakima Elhaité, ministre déléguée chargée de l'environnement, l'enveloppe budgétaire nécessaire pour atteindre l'objectif des 13% est d'au moins 10 millions de dollars. Parmi les objectifs du Maroc figurent, par ailleurs, la diminution de la consommation d'énergie à l'échelle nationale de 15% d'ici 2030 et le passage à 50% de production d'électricité à partir d'énergies renouvelables à l'horizon 2025. Il faut cependant préciser qu'en matière d'environnement, le Maroc se place dans le peloton de tête des pays en voie de développement. Il est même le premier dans cette catégorie et le 9ème mondial selon le classement 2015 des «performances des politiques climatiques» établi chaque année par Climate Action Network. Dans un contexte marqué par les attentats du 13 novembre dernier, les dirigeants du monde affichent leur détermination à participer à cette messe mondiale du climat qu'accueillera la capitale française. «Les chefs d'Etat et de gouvernement doivent participer à la conférence mondiale sur le climat de Paris, où 130 personnes ont été tuées le 13 novembre», a martelé Barack Obama, président des Etats Unis hier dimanche, appelant à ne pas céder aux menaces terroristes. La COP21, conférence mondiale destinée à lutter contre le réchauffement climatique, s'ouvrira le 30 novembre au Bourget, au nord de Paris. Près de 140 chefs d'Etat et de gouvernement du monde entier y sont attendus. Pour rappel, c'est le Maroc qui accueillera, en 2016, la 22e conférence de la convention des Nations unies sur les changements climatiques (COP22).