Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Accusé de kidnapping, séquestration, viol et violence à l'arme blanche, le mis en cause, repris de justice, niait toutes les charges retenues contre lui. Il affirmait à la Cour qu'il s'agissait d'un coup monté contre lui parce qu'il a refusé de l'épouser après avoir passé avec elle deux ans de relation amoureuse. La victime, une fille de vingt-six ans, n'a pu se tenir calme. Elle le fixait, cette fois-ci, par un regard plein de rancune pour le qualifier de menteur. Le mis en cause a baissé la tête sans ajouter le moindre mot. La jeune fille a commencé à raconter à la Cour le drame qu'elle a vécu. Elle a affirmé qu'elle venait de descendre d'un grand taxi. Il lui restait à peine quatre cents mètres pour arriver chez elle au quartier Moulay Rachid, à Casablanca. Pas moins de quatre pas, le mis en cause qui a purgé une première peine d'emprisonnement pour vol qualifié, s'est approché d'elle et lui a mis un couteau sous les aisselles, la menaçant de lui asséner quelques coups si elle demandait secours. En fait, il ne lui est pas étranger, puisque c'est un voisin du quartier qui était sous l'effet de la drogue. Certes, elle l'a supplié, mais en vain. Il l'a conduite jusqu'à un terrain vague et l'a violée à maintes reprises avant de l'abandonner. Dans un état lamentable, elle est retournée chez elle. Le lendemain, elle a porté plainte. Le mis en cause a été arrêté. Et pourtant, il se disculpait tout au long du procès. Mais, la Cour l'a jugé coupable pour les accusations qui lui ont été attribuées et l'a condamné à 8 ans de réclusion criminelle.