Une balle dans la tête a mis fin à la carrière d'escroc de Hicham Mandari. Triste. Cela tout le monde le sait depuis une semaine. Vivant, le sulfureux personnage trouvait quelque écho auprès de certaines publications en mal de sensationnel concernant le Maroc. Mort, il n'intéresse plus grand monde. Une balle dans la tête a mis fin à la carrière d'escroc de Hicham Mandari. Triste. Cela tout le monde le sait depuis une semaine. Vivant, le sulfureux personnage trouvait quelque écho auprès de certaines publications en mal de sensationnel concernant le Maroc. Mort, il n'intéresse plus grand monde. Et les questions que l'on se pose convergent moins vers le mobile du crime que vers l'identité de celui ou ceux qui l'ont exécuté. Par la multiplication de ses magouilles, l'homme s'était fait tellement d'ennemis que les gâchettes ont du se bousculer pour pouvoir mettre fin aux pérégrinations du «Prince des dinars» et de l'usurpation d'identité. Il avait d'ailleurs de faux papiers quand il a été retrouvé, ce qui avait retardé son identification. Même la thèse du suicide n'est pas exclue par la police espagnole. Les révélations de Cristina Almeida (voir interview page 5) en disent long sur l'aspect hautement mythomane de l'homme d'affaires –ou plutôt l'homme des affaires – abattu dans le Sud de l'Espagne. La fréquentation des milieux interlopes a fini par avoir raison de celui qui avait les yeux plus gros que le ventre et qui, non content de détourner des sommes pharamineuses, voulait également revêtir le costume de l'opposant en exil, certainement pour se donner des allures de respectabilité. Il a quand même fini par être rattrapé par toutes les bêtises qu'il a pu commettre au cours de sa courte vie. Car, de l'avis même de personnes qui l'ont côtoyé, Hicham Mandari n'était pas une intelligence supérieure. Tout au plus maîtrisait-il les rouages du mensonge et de la roublardise, saupoudrés d'une bonne dose d'aplomb. Mais, aussi et surtout, par un appétit pantagruélique pour l'argent. Un appétit qui lui faisait commettre des vols, mais qui le poussait également à tâter de la fausse monnaie. C'est tout dire. Qu'une certaine presse étrangère s'intéresse à l'affaire et veuille en faire ses choux gras, est chose tout à fait compréhensible. Les faux-raccourcis, contre-vérités et autres brillantes déductions toutes plus surréalistes les unes que les autres ne font que confirmer un acharnement paroxystique qui finit par confiner au ridicule. N'étaient les effets de manche(ttes), l'importance des sommes en jeu et les taille des mensonges du personnage, mais surtout la volonté de nuire, l'histoire de Mandari aurait relevé du simple règlement de comptes mafieux, voire du fait divers. Il faudrait juste prendre garde que la mythomanie du jeune escroc ne se révèle contagieuse. A trop fréquenter les menteurs et les truands, on court le risque de finir par les trouver sympathique, voire de leur ressembler.