Les sœurs jumelles Al Ghariss, ainsi que Hakima Rijlane, toutes trois mineures, sont juridiquement irresponsables. Elles encourent des peines de placement dans des établissements de redressement. Mardi, la Cour d'appel de Rabat examine le dossier de leurs co-inculpés. La Chambre criminelle prés la Cour d'appel de Rabat devait examiner lundi après-midi le dossier des jumelles Imane et Sanae Al Ghariss, 14 ans, et d'une autre mineure, Hakima Rijlane, une collégienne également âgée de 14 ans. L'examen de ce dossier était prévu dans la matinée, mais le tribunal a décidé de le reporter à l'après-midi à la demande de l'un des avocats de la défense pour lui permettre de prendre contact avec ses clients. Les deux jumelles Imane et Sanae comparaissent à huis clos en compagnie de Hakima Rijlane. La cour avait rejeté une requête de la défense, qui réclamait que le procès soit public. Les trois mineures, poursuivies dans le cadre de la loi anti-terroriste, sont accusées d'activités terroristes, dont un projet d'attentat visant un supermarché, dans le quartier résidentiel du Souissi. Pendant la matinée du lundi, la mère des deux jumelles, Rachida T'riae a été présente au tribunal. Elle a déclaré à la presse qu'elle avait été «très étonnée » d'apprendre l'implication de ses deux filles dans cette affaire. Et de préciser que l'un des co-inculpés dans cette affaire, un plombier nommé Abdelkader Labsir, avait influencé ses filles. Dans la même déclaration à la presse au tribunal, la mère, qui en a appelé à la clémence du Souverain, a remercié l'imam Rachid Nafae de la mosquée Al Wahda, du quartier de Hay Al Inbiat à Salé, qui aurait déconseillé aux deux jumelles la réalisation de projets contraires à la religion islamique, avant de les dénoncer. Les deux jumelles Imane et Sanae sont nées en 1989 de père inconnu. Livrées à la mendicité dans les rues de Rabat, elles seraient tombées entre les mains des groupes intégristes qui les auraient endoctrinées et encouragées à devenir des bombes explosives. L'avocat des trois filles mineures, Me Abdelfattah Zahrach a demandé une autre fois le report du procès, mais il n'a obtenu qu'un ajournement de quelques heures. C'est la troisième fois que ce dossier est reporté. Vendredi dernier, la cour avait reporté l'examen du dossier à lundi pour permettre de préparer la défense et de convoquer les tuteurs des trois filles mineures. Mardi, la même cour entame l'examen du dossier de la cellule de Rabat, 20 membres, qui est lié à celui des jeunes filles. Les mis en cause sont poursuivis pour association de malfaiteurs en vue de préparer et commettre des actes terroristes, incitation à commettre des actes terroristes, atteinte aux valeurs sacrées, exercice d'activités au sein d'une association non autorisée et tenue de réunions publiques sans déclaration préalable. Il est à souligner que les procès concernant les impliqués, directement ou indirectement dans les attentats du 16 mai à Casablanca, ayant fait 44 morts, s'acheminent vers leur fin.