La communauté marocaine de l'Etranger ne passe que quelques dizaines de jours par an dans la mère- patrie. Pourtant, elle court le risque de l'arnaque à tout moment. En l'absence de statistiques sûres, le nombre de Marocains résidant à l'Etranger est proche des deux millions de personnes. On les retrouve dans tous les continents, notamment en Europe occidentale (France, Belgique, Hollande, Allemagne, Italie et Espagne). Les MRE constituent une importante ressource financière pour l'économie marocaine, qui a des besoins importants en devises. Les transferts de nos concitoyens établis à l'Etranger atteignent des records avec des chiffres qui avoisinent les 10 % du PIB (pour l'année 2003). Depuis toujours, ils ne pensent qu'à récolter le fruit de leur labeur en investissant mais aussi en établissant un habitat digne et définitif où ils peuvent se retrancher après leur retraite. Par tranche de revenu, l'investisseur MRE a un revenu mensuel moyen supérieur à 20.000 DH et une durée moyenne d'activité de 20 ans. Mais notre communauté n'est jamais à l'abri de l'arnaque dans toute opération d'investissement, quelle que soit son envergure. Au point que la crainte et la suspicion sont devenus les maîtres-mots avant toute démarche. « Le temps a passé et notre communauté s'est dotée de cadres et d'une vie associative capable de se prendre en charge elle-même. Mais qui la protégera de la tricherie, la fraude et le mensonge ? » s'interroge un MRE. Et d'ajouter que « le Maroc a refusé de prendre l'exemple de l'Espagne, pays d'émigration, devenu pays d'immigration et de renforcer la protection de la communauté marocaine de l'étranger en mettant à sa disposition une administration dotée d'une grande marge de manœuvres, puisque le temps que passe un MRE dans son pays ne dépasse pas les trente jours dans le meilleur des cas. ». Il faut reconnaître que la communauté marocaine de l'étranger s'est rajeunie considérablement, et s'est féminisée durant les deux dernières décennies. Elle s'est sédentarisée et est devenue plus homogène quant à sa constitution. Elle n'est plus constituée d'ouvriers et de mineurs comme dans les années soixante. Le tissu familial s'est très bien structuré et s'est enrichi grâce au regroupement familial. Notre communauté est désormais composée toutes les couches de la société marocaine. Plus de 2,5 millions de MRE passent leurs vacances au Maroc et les transferts par circuit bancaire atteignent quelque 30 milliards de dirhams chaque année. Cela sans parler des dépenses qu'ils effectuent lors de la période estivale consacrée presque exclusivement à la consommation. Certes, les MRE font l'objet de tous les soins lors des opérations de transit notamment depuis quelques années. Mais pour que l'amélioration des conditions d'accueil ne soit pas considérée comme une simple opération de séduction pour canaliser les flux des capitaux, il est temps de mettre sur place des instances capables d'éviter à nos MRE les risques d'arnaque et autres calvaires. Car ils sont désavantagés par leur méconnaissance des rouages administratifs, communaux etc…