Pour la première fois, le Groupe de l'ONU sur les disparitions forcées ou involontaires s'est saisi officiellement du dossier des personnes disparues dans les camps de Tindouf. Il l'a fait suite au témoignage de deux anciens détenus marocains. Les manœuvres de diversion ne dupent pas longtemps le bon-sens. Dans une audition devant le Groupe de l'ONU sur les disparitions forcées ou involontaires, deux anciens détenus du polisario ont souligné la responsabilité de l'Algérie dans les exactions que subissent les prisonniers marocains dans les geôles de Tindouf. Certes le polisario les séquestre, les torture, les humilie, mais il le fait sur le sol d'un pays souverain et signataire de la Convention de Genève sur les prisonniers de guerre. Et ce pays est responsable de qui se déroule à l'intérieur de ses frontières. Cette vérité est difficilement réfutable de la part de l'Algérie dont les responsables passent leur temps à crier que le conflit du Sahara ne les concerne pas. Dans les fiches de personnes disparues communiquées au groupe de travail onusien par deux Marocains auditionnés, ces derniers ont mentionné dans la colonne de l'organisation responsable de la disparition : «Sécurité militaire du Polisario sous la supervision de l'Algérie». Et leurs témoignages et explications ne sont pas restés lettre morte. Selon la MAP, « le Groupe de l'ONU sur les disparitions forcées ou involontaires s'est saisi officiellement du dossier des personnes disparues dans les camps de Tindouf (Algérie)». C'est une première, et on la doit à la précision du témoignage d'El Houcine Baida, président de l'Association des parents des sahraouis victimes de la répression du polisario à Tindouf (PASVERTI, basée à Laâyoune) et Ramdan Mesaoud Larbi, président de l'Association sahraouie pour la défense des droits de l'Homme (ASSADEH, basée à Barcelone en Espagne). Les deux hommes, d'anciens détenus du polisario, ont été entendus, lundi, par la commission onusienne. La séance, qui a duré plus d'une heure, était présidée par l'expert canadien Stephen J. Toope, rapporte la MAP. Les deux anciens prisonniers du polisario lui ont fourni une série de documents et de fiches sur les disparus, dont une liste non exhaustive de 56 personnes. Des documents accablants et sans appel pour les pratiques inhumaines exercées à Tindouf. Les experts onusiens ont expliqué aux deux Marocains que leur groupe était « officiellement saisi » du dossier de ces disparus. Cette décision implique non seulement la mention de ce dossier dans la prochaine publication du groupe onusien, à la fin de l'année, mais également sa soumission aux travaux de la session de la Commission des droits de l'Homme à Genève. Durant très longtemps, le polisario a dupé le monde en jouant à fond la carte de la victime. Avec les témoignages des anciens détenus, il lui est de plus en plus difficile de voiler sa face de bourreau qui perpètre ses actes sous le regard indifférent, voire complice, des autorités algériennes.