Football. L'Allemagne a décroché son billet pour la finale après sa victoire sur la grande révélation de ce mondial, la Corée du Sud. Le réalisme allemand a mis un terme à l'aventure coréenne. L'Allemagne s'est qualifiée, mardi, pour la finale de la coupe du monde 2002, la septième de son histoire, après sa petite, mais précieuse victoire (1-0) sur la grande révélation de ce mondial, la Corée du Sud. Certes, une victoire acquise dans la douleur, mais ce n'est nullement une surprise. La Manschaft, habituée des grands rendez-vous, a souffert, avant de trouver le chemin des filets à quinze minutes du coup de sifflet final grâce à son milieu de terrain, Ballack. Ce dernier n'a pas eu le temps de célébrer son but. Quelques minutes plus tard, le joueur de Bayern Leverkusen a écopé d'un deuxième carton jaune et sera absent lors de la finale. Idem, pour son coéquipier Neuville. Conduits par le renard Ruudi Voeller, les Allemands, ont su gérer la pression exercée par une véritable marrée rouge (plus de 64 000 spectateurs) pour s'imposer en fin de match. Barragistes lors des phases éliminatoires de la coupe du monde, les hommes de Voeller ont parcouru un long chemin avant d'arriver en demi-finales. Fidèle à son football réaliste, la machine allemande a réussi à sortir les tombeurs des Italiens, des Espagnols et des Portugais, mettant ainsi un terme à l'aventure du pays du matin calme. Calme c'est l'ambiance qui a régné sur le stade de Sangam de Séoul après l'élimination des poulains du Néerlandais Guus Hiddink. La déception était aussi totale chez les millions de supporteurs coréens qui ont suivi la partie sur les écrans géants. Pour Ahn Jung-Hwan et ses coéquipiers, c'est la fin d'une belle aventure. Ils ont cru en leurs chances jusqu'à la dernière minute. Pourtant, il y a trois semaines, les Coréens attendaient de leur équipe qu'elle remporte une victoire en phase finale de la coupe du monde. Viser plus haut leur paraissait utopique. Pour une équipe qui n'a jamais gagné un match en coupe du monde, atteindre les demi-finales c'est déjà un exploit historique. En contribuant à la révolution du football mondial, les diables rouges, comme les autres petites équipes qui ont créé la surprise, ont inscrit leurs noms en lettres d'or. Le chef de l'Etat coréen, Kim Dae-Jung, qui n'a raté aucune sortie de ses protégés, avait déjà déclaré au soir du quart de finale remporté par la sélection face à l'Espagne que ce jour était «le plus heureux» depuis la fondation légendaire du pays, il y a 5000 ans. Il faut dire que la Corée du Sud s'est illustrée grâce à son public. Jamais on a entendu parler d'une marrée humaine. Il a fallu attendre la coupe du monde 2002 pour voir un tel amour pour les couleurs nationales. Selon des statistiques de la policière coréenne, 13,26 millions de personnes ont assisté de la rue aux cinq premiers matchs. Sans incidents ni violence. C'est dire que, depuis le coup d'envoi du mondial 2002, le pays du matin calme a fait preuve de beaucoup de sagesse, de discipline et de faire-play.