Le 26ème Moussem culturel international d'Assilah a clôturé ses sessions de conférences avec un colloque sous le thème "Un demi-siècle d'art contemporain au Maroc". Ce colloque a eu lieu le samedi 14 août 2004. Ce fut une occasion de dresser le bilan de l'expérience picturale au Maroc. Samedi 14 août 2004 à 17heures 30, les participants au 26 ème Moussem culturel international d'Assilah se préparent à assister au dernier colloque du festival. Pour une clôture dans une ambiance artistique, le colloque était sous le thème «Un demi-siècle d'art contemporain au Maroc». Lors de cette conférence, les intervenants venus ce soir là pour débattre, discuter de l'expérience picturale au Maroc, ont émis une série d'interrogations sur le sujet. En effet, cette conférence a été organisée dans le but de traiter de plusieurs modalités pour la préparation d'un grand colloque prévu pour 2005. Il s'agit en réalité déviter la confusion et de déterminer les vrais acteurs de la scène artistique au Maroc. Des acteurs qui ont marqué par leur œuvre l'histoire de l'art contemporain au Maroc. Dans ce sens, Mohamed Benaïssa, le secrétaire général de l'association du forum d'Assilah, a déclaré dans ce sens : «Il faudrait qu'on définisse qui est qui et qui fait quoi?» En effet, pour sortir de la confusion qui se ressent dans le domaine de l'art au Maroc, il faudrait élaborer une sorte de canevas construit sur des règles et des structures. Or cela n'existe pas encore au Maroc. Qui dit structure dit aussi statut de l'artiste et de ses œuvres. En effet, M. Benaïssa, a donné l'exemple de certains artistes qui viennent à peine de débuter leur carrière artistique et qui se permettent de vendre leurs tableaux à 50 millions de centimes. Un exemple qui en dit long sur le manque de structures et de loi qui réglemente le secteur artistique au Maroc. Celui-ci doit être organisé et sortir de l'anarchie dans laquelle il se trouve. Anarchie car il n'existe pas encore de statut qui réglemente l'œuvre d'un artiste qui lui permet de vendre à tel ou tel prix. En effet, chacun essaie d'attribuer un prix à son œuvre selon son expérience, voire sa valeur. Mais d'abord, pour instaurer l'ordre dans le domaine de l'art contemporain au Maroc, il faudrait prendre conscience, voire explorer ce qui a existé auparavant. En effet, il faut revoir les traces du passé, élaborer une sorte de bilan de l'expérience picturale au Maroc pour pouvoir avancer. Ici, il s'agit du bilan de 50 ans d'art contemporain au Maroc. L'expérience picturale au Maroc date depuis 50 ans, selon Mohamed Melehi. Mais en outre, il ajoute : «Il est certain que des tas de peintres ici et là ont existé avant cette date, mais selon lui, le datage s'est réalisé à partir du moment où la production artistique commence à être exposée et à intéresser le public. En effet, certaines personnes présentes au colloque se sont posé une question quels sont les critères du classement que Mohamed Melehi a présentées au public. Ce classement a omis certaines personnes, certains périodes du mouvement artistique au Maroc. Mais ce classement a regroupé les pionniers de l'art contemporain au Maroc, à savoir la période des années 50- 60. C'est à partir de là que le datage a été réalisé. Cela, tout en sachant que certains artistes sont venus au Maroc à la recherche d'un certain exotisme et ont enseigné quelques bribes de peintures aux personnes qui travaillaient à leur compte, à savoir leurs jardiniers, leurs cuisiniers et les encourageaient à peindre. C'est l'exemple de Hamri, de Ben Allal et d'autres. Cette position de la part des artistes français, tels que Jean Azema, est qualifiée pendant les années 60 de paternalisme de la part des pionniers de l'art contemporain au Maroc. Il s'agit ici du groupe de 65, ou le mouvement de Casablanca, composé par Melehi, Chabâa, Belkahia. Il étaient révoltés par cette exploitation, et l'encouragement de l'exotisme. Ils étaient à la recherche d'un art pictural authentique. A l'issue des différentes interventions de ce colloque auquel ont participé des chercheurs et écrivains français et espagnols, au côté des Marocains, il est question de trouver les réponses à plusieurs interrogations dans le but de réglementer le secteur de l'art contemporain au Maroc. Il faudrait selon Mohamed Melehi, président de l'association marocaine des arts plastiques, développer une série d'interrogations de questionnements et essayer d'y trouver des réponses. En effet, les paroles si elles ne sont pas accompagnées d'actes, relèvent du domaine de l'irréel, voire même de l'illusion. Or, il n'est plus temps de se plonger dans une série de discussions non concluantes. Ce colloque doit, selon Mohamed Melehi, aider à l'élaboration d'un planning de bord pour ne pas se perdre et surtout pour arriver à des résultats concrets. Une façon de sortir de l'anarchie et d'organiser le secteur de l'art contemporain au Maroc.