Le Festival international de Tanger de la musique et des arts a connu une fin prématurée. L'évènement ne s'est pas déroulé conformément aux attentes. Ce festival, qui devait se dérouler du 23 juillet au 15 août, s'est achevé plus tôt que prévu. Voici pourquoi. La ville de Tanger devait rayonner grâce au premier Festival international de la musique et des arts. Cependant, Mohamed Saïd Figo, le directeur du festival lui a volé la vedette. Tout le monde parle à présent de lui plus que du festival. En effet, le bruit court au sujet de la mauvaise gestion financière de cet événement. Il est même question que Saïd Figo n'ait pas rémunéré les artistes marocains. Ceci, mis à part les différentes annulations des spectacles et des lectures de poésie. Saïd Figo est aussi le directeur de la société Obour qui devait se charger aux côtés de l'association Nour loisir de l'organisation de ce festival. Mais selon un élu local qui a requis l'anonymat, Mohamed Saïd Figo, n'a pas gagné grand chose. «Il a rassemblé des sponsors pour organiser cet évenement, mais le nombre d'entrées n'était guère suffisant. Ce qui pourrait expliquer les problèmes financiers qui ont surgi à la dernière minute» ajoute selon la même source. Pas plus d'informations à ce sujet et personne ne connaît la vraie réalité des faits. Prévu du 23 juillet au 15 août courant, cet événement devait contribuer à accroître la renommée de Tanger, de faire d'elle une ville touristique par excellence. Placé sous le thème «Créativité et communication», ce festival de la musique et des arts avait prévu la participation de plusieurs poètes, artistes et musiciens marocains et étrangers. Ainsi, des noms comme Hani Chaker, Majd El Kacem, l'Egyptien Hakim, Fayçal Khourchid, Abdelhadi Belkhayat et Amina Adelkbir faisaient partie du programme. En outre, des groupes tels que Nass El Ghiwane, Lamchaheb, Jil Jilala, Tagadda et Rif Gnaoua, à côté des troupes folkloriques, dont Ahidous, Zaouia, Mangouchi, Ahwach Imintanoute et Aissaoua, ont été invités. Cet événement avait prévu également des récitals de poésie qui devaient être présentés par une pléiade d'artistes. Il s'agit bien, entre autres, de Wafaa Amrani, Ahmed Raissouni, Hassan Ouazzani, Mehdi Akhrif et Saïd Koubrite. Les poèmes de Zajal ont été programmés aussi. Ahmed Tayeb Laâlaj, Ahmed Lamsiyah, Mourad Kadiri, Abdellatif Benyahya et Driss Mesnaoui, figuraient sur la liste des invités. Jusque là tout semblait bien fait pour le bon déroulement de l'événement. Cependant, deux semaines avant la date prévue de clôture, le festival s'est arrêté. Les organisateurs ont opérés plusieurs changements dans le programme. On assista à plusieurs changements et annulations des activités programmées. Tout cela pourrait s'expliquer entre autres par une mauvaise gestion du festival. Une gestion financière très aléatoire puisque certains artistes étrangers ont reçu des cachets substantiels alors que les locaux ont dû se contenter d'une modique somme. Selon Ahmed Tayeb Laâlej, «les Marocains sont des gens qui possèdent le complexe de l'étranger», et d'ajouter : «Il n'y a aucune reconnaissance pour nos artistes marocains. 10 poètes marocains ont été invités pour une lecture de poèmes de Zajal, on leur a remis à peine 1000 dh, en prétextant que le budget n'est pas suffisant». Cependant, quand il s'agit des artistes étrangers, ces derniers toujours selon Tayeb Laâlej sont bien traités, ils reçoivent des cadeaux, ils sont bien payés, etc. « Les locaux ont tendance à être considérés comme des ignorents, des incapables, quand on organise n'importe quel festival il faut toujours qu'on fasse appel à des étrangers ». Cet homme de lettres et de théâtre ne veut pas signifier par là, que les Marocains sont contre la venue des artistes étrangers, mais selon lui il ne faudrait pas que les locaux soient «effacés». En outre, Tayeb Laâlej a déclaré que c'est la fierté et la dignité de ces artistes marocains qui les ont poussés à ne pas avoir de réaction brutale, ils ont voulu éviter les scandales. Mais cela n'empêche, que la réputation de ce festival bat de l'aile. Cela aurait pu se passer autrement, mais l'image de cet évènement risque d'être ternie pour longtemps.